Nous, les autres, Toula Drimonis
Nous, les autres
Somme toute
272 pages
Fille d’immigrés grecs, Toula Drimonis aime profondément le Québec, et c’est précisément parce qu’elle l’aime autant qu’elle se fait un devoir de le critiquer. Dans la traduction signée Mélissa Verreault de cet essai paru l’an dernier, la journaliste entremêle récit familial et travail de recherche afin d’interroger les politiques identitaires de la province, dont « celles qui divisent, comme la loi 21, et les mouvances nationalistes ayant mené à leur instauration ». Xénophobie, immigration, peur de l’autre, enjeux d’appartenance : autant de sujets pas du tout inflammables avec lesquels la chroniqueuse jongle. Pas de doute, ça fera beaucoup, beaucoup jaser.
30 janvier
Ce désir me point, Claire Legendre
Ce désir me point
Leméac
144 pages
Le désir comme tel n’a rien d’exceptionnel, chante Dumas sur son album Le cours des jours, une affirmation avec laquelle Claire Legendre serait sans doute en désaccord. La romancière (Making-of, Bermudes) renoue avec le ton vertigineux de son essai Le nénuphar et l’araignée (2015), dans lequel elle dressait l’inventaire de ses peurs, afin de fouiller cette fois-ci l’inépuisable thème du désir, qu’elle dépiaute avec son habituelle et implacable clairvoyance. « J’ai été une femme célibataire involontaire de 2010 à 2020, écrit-elle. Ça ne m’était pas arrivé avant. Je n’étais pas armée pour y faire face. Se retrouver “sur le marché” est une violence de rouleau compresseur. »
7 février
La joie de penser, Jérémie McEwen
La joie de penser
Boréal
232 pages
Le dialogue avec une personne que l’on a aimée ne s’interrompt pas à sa mort, les amis et collaborateurs de Serge Bouchard en savent quelque chose, eux qui continuent de converser et de réfléchir avec le mammouth laineux, par-delà le rideau des ombres. C’est le cas de Jérémie McEwen qui, dans La joie de penser, rapaille les chroniques qu’il a présentées au micro de l’émission C’est fou de 2017 à 2021. « Toute pensée vraie doit être portée par une prise de parole, idéalement en public », croit le philosophe qui, dans trois textes inédits, rendra hommage à l’irremplaçable anthropologue, dont l’influence sur la vie des idées au Québec est toujours aussi vivace.
19 mars
Soigner la médecine, Jean Désy
Soigner la médecine
XYZ
140 pages
Jean Désy souhaite « ramener l’humain au cœur de la santé », comme le veut le sous-titre de cet essai construit à partir d’histoires consignées dans ses carnets durant ses visites dans le Grand Nord québécois, où il œuvre en tant que médecin d’urgence. Pour le professeur et poète, il est plus qu’urgent que la médecine réapprenne à soigner l’âme des patients, et non seulement leurs corps. « Prendre le temps d’écouter le malade, lui prendre la main, le regarder dans les yeux, dialoguer avec lui sont quelques-uns des gestes essentiels à poser », croit celui pour qui la médecine se doit d’être une science du cœur.
11 avril
Les certitudes vagabondes, Valérie Chevalier
Les certitudes vagabondes
Hurtubise
260 pages
L’amour qui donne le tournis, l’amour qui blesse, l’amour qui ancre. Valérie Chevalier (La théorie du drap contour, Le vacarme des possibles) a beaucoup écrit sur l’amour sous toutes ses formes entre les pages de ses six populaires romans, dans lesquels une conception féerique du couple se heurte souvent à l’implacabilité d’un réel n’ayant rien à voir avec Disney. L’animatrice et autrice n’aura cependant jamais abordé le sujet sous un angle aussi personnel que dans Les certitudes vagabondes, un livre hybride, entre fiction et essai, guidé par une grosse question : « Entre la quête incessante du Grand Amour et la douce stabilité de la vie de couple, où se trouve la recette du bonheur ? »
11 avril