C'était une journée historique, hier, pour le festival Osheaga. Pour la première fois depuis sept ans, tous les 40 000 billets disponibles étaient vendus. Le promoteur evenko a toutefois été victime de son succès, des gens se sont plaints des longues files d'attente, que ce soit pour manger, s'acheter une bière ou se déplacer vers les scènes secondaires.

Avec plus de la moitié des spectateurs attendus qui provient de l'extérieur du Québec, Osheaga est devenu un événement touristique majeur pour Montréal, avec une centaine d'artistes à l'affiche.

Lincoln et Ruby Nicholls, frère et soeur de 16 et 18 ans, sont venus d'Edmonton pour voir jusqu'à demain les Snoop Dogg, Passion Pit, Black Keys ainsi que Of Monsters and Men, qui a joué hier, en fin d'après-midi, devant une foule monstre et sous un soleil puissant.

Le groupe indie-folk islandais se produisait sur la scène verte, qui a déménagé dans un nouveau lieu plus vaste cette année. «Vous êtes tellement nombreux!», a lancé la chanteuse. Il fallait en effet patienter au moins 15 minutes pour franchir le pont d'une hauteur de cinq mètres qui mène à la scène. «Ce n'est pas un système idéal», a commenté Lincoln Nicholls.

Le promoteur evenko disait la semaine dernière qu'il fallait 10 minutes pour marcher de l'une à l'autre des scènes les plus éloignées. Cette estimation ne tenait pas compte des bouchons de circulation. «On va régler le problème du pont pendant la nuit», nous a dit hier le directeur général, Jacques Aubé.

L'ambiance sur le site du festival n'était pas désagréable pour autant. Au moment d'écrire ces lignes, le duo électro français Justice s'apprêtait à faire danser la foule entassée devant la scène principale, qui venait de se reposer sur la musique de Sigur Ros.

Plus tôt dans la journée, Fun., Radio Radio et Amadou et Mariam sont passés à tour de rôle sur les scènes principales. Franz Ferdinand les a suivis pour lancer le bal avec une chanson de son premier album, Dark Of The Matinée. La bande d'Alex Kapanos a enfilé ses succès, que ce soit Take Me Out et Do You Want To, de même qu'une reprise de I Feel Love de la défunte Donna Summer.

Pour les premiers fans du groupe, c'était un coup de vieux que de le voir se produire tôt en soirée, devant une foule plus intéressée à l'artiste qui suivait, The Weeknd, alias le chanteur r&b torontois Abel Tesfaye (dont le chant de falsetto était très senti).

Un grand moment attendait ensuite les spectateurs avec la prestation envoûtante de Florence " The Machine. Vêtue d'une longue robe bleu royal qui contrastait magnifiquement avec sa chevelure rousse, Florence Welch a lancé le bal avec Only It For A Night, suivi de What The Water Gave Me.

Sautillant en tournant sur elle-même d'un bout à l'autre de la scène, la chanteuse était ensorcelante avec ses airs de belle sorcière ou de magicienne. «Nous avons besoin de sacrifice humain», a-t-elle lancé à la foule, invitant des spectateurs à monter sur les épaules de leur voisin.

Le charme de la chanteuse est magnétique; la foule buvait ses paroles. Florence Welch a été une grande maîtresse de cérémonie, hier soir, pour un spectacle qui sera sans doute l'un des meilleurs du festival.

La rançon de la gloire.

Cette année, l'envergure d'Osheaga n'a rien à voir avec le caractère intimiste et relaxe des premiers festivals. Avec la foule monstre, la patience était de mise, hier. Mais c'est la rançon de la gloire d'une programmation de haut calibre. On verra si evenko apportera des changements majeurs au site pendant la nuit. La journée de demain affiche aussi complet, et il ne reste que quelques billets pour aujourd'hui.

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