Ce n'était pas le défilé flamboyant du Pinkarnaval de l'an dernier, qui célébrait le couturier Jean Paul Gaultier. Moins de lumières et pas le même entrain chez les participants. Mais Terra Karnaval, présenté samedi soir dans le centre-ville de Montréal et créé par et pour les enfants, dégageait plus de réflexion, d'espoir et de magie.

Avec une météo idéale, le défilé s'est ébranlé à l'angle des rues Bishop et Sainte-Catherine, avec les résidants de Rosemont-La Petite-Patrie vêtus de bleu comme Iro, héros de l'histoire inventée par Danielle Roy (conceptrice de Terra Karnaval), et suivis de chevaux articulés impressionnants. Derrière eux, les autochtones de Terres en vues, avec des sculptures d'arbres et d'énormes personnages aux airs de Touaregs blancs montés sur des échasses.

La troupe de Montréal-Nord, avec ses enfants déguisés en soleils, était la plus animée. Bel ensemble que celui d'Ahuntsic-Cartierville avec ses «militaires» et ses bonshommes sourire qui se tenaient par la main, y compris quelques participants handicapés.

Un défilé bon enfant chorégraphié par Jean-Philippe Giraud. Contrairement à l'an dernier, il était presque impossible de voir à la fois le défilé et le spectacle sur la place des Festivals. À moins d'être à l'angle des rues Jeanne-Mance et Sainte-Catherine. Et encore, il n'y avait pas d'écran géant à cet endroit pour profiter de ce qui se passait sur la scène, près du boulevard de Maisonneuve.

Dommage parce que le spectacle animé par Christopher Williams et mis en musique par Quicksound en valait la peine. Son thème était un nouveau monde où règneraient la paix et la protection de l'environnement.

Des créatures mi-humaines mi-zombies et des jongleurs de feu ont dansé sur la scène, une chorégraphie de Kim Desjardins. Christopher Williams a surfé sur la foule dans un bateau pour aller chercher le bazooka qui a bombardé d'amour la Terre infestée par le mal.

L'animateur a fait participer la foule, tandis que des animations, des images de désolation et des statistiques alarmantes défilaient sur de petits écrans.

Puis, Iro a reçu le diamant bleu, les enfants sont arrivés, saluant la foule dans un déploiement de couleurs. Une chanteuse du Cirque du Soleil a célébré le nouveau monde et les grands personnages du défilé ont dansé sur la place.

Un mobile formé de cercles colorés desquels pendaient quatre trios d'acrobates du Cirque du Soleil s'est installé au-dessus de nos têtes. Leur ombre se reflétait sur un immeuble de la rue Bleury. Magique.

Après un lâcher de confettis, la mise en scène de Ghislain Turcotte s'est terminée par un rave. Montréal n'est pas encore Rio: à 23h, il ne restait qu'une centaine de danseurs.

«Animer une foule avec des bébés dans les bras n'est pas chose facile, a dit Christopher Williams à l'issue du spectacle. J'avais l'impression que je forçais pour que ça marche! Mais la fin a été plus le fun

Robert Charlebois, «fan de Danielle Roy», a estimé que le carnaval de cette année était «son meilleur».

Terra Karnaval et le Conte d'Iro se poursuivent. Tous les soirs de cette semaine, une des huit troupes du défilé sera en spectacle et les enfants pourront continuer de rêver et de dessiner avec Iro à l'angle des rues Sainte-Catherine et Jeanne-Mance...