Le FTA s'ouvre dans la joie cette année avec la venue des Dancing Grandmothers de Séoul. La grande manitou de ce spectacle, Eun-me Ahn, se dit très heureuse de le présenter enfin à Montréal, une grande ville de danse, selon elle.

Pas de tisane, de baume ou de recette secrète. Ces grand-mères n'ont qu'un remède pour égayer les coeurs et les corps: la danse. Une énergie et une attitude contagieuses, attribuables au simple fait de bouger.

La chorégraphe, danseuse, metteure en scène et scénographe Eun-me Ahn croit que les femmes âgées de son spectacle Dancing Grandmothers ont un message pour nous.

«Quand elles dansent, elles ne sont ni âgées ni jeunes, même si elles semblent parfois agir comme des adolescentes. L'important, c'est que l'énergie qu'elles possèdent doit continuer de se propager, doit continuer d'exister dans notre société», souligne l'artiste de Séoul.

C'est en se questionnant sur le rôle de la danse dans nos sociétés modernes et le besoin presque biologique de danser qu'Eun-me Ahn a eu l'idée de se tourner vers les personnes âgées. Un tournage s'est vite mis en branle.

«En danse, nous filmons les spectacles professionnels, les danseurs au travail, mais jamais les gens ordinaires.»

12 mamies

Avant qu'elles ne disparaissent en raison de leur âge avancé, la chorégraphe s'est donc mise à filmer des Coréennes d'un âge certain un peu partout dans les rues. Il en résulte un documentaire de 20 minutes qui est montré durant le spectacle.

«Mes danseurs ont voyagé avec moi pour les rencontrer. Ils se sont inspirés d'elles pour créer les mouvements. Elles montrent leurs mouvements simples, trop simples même, mais elles le font avec l'énergie des grands-mères qui est, elle, extraordinaire.»

Durant la représentation, une douzaine de grands-mères dansent sur scène avec neuf artistes de sa propre compagnie. Les unes et les autres ont appris de cette collaboration inédite.

N'empêche, il semble bien que ces grands-mamans s'éclatent véritablement sur scène.

«En Corée, il y a 30 ans, nous vivions encore avec les grands-mères à la maison, poursuit-elle. Ce n'est plus le cas. Pour certaines grands-mères, danser avec des artistes professionnels est un événement qui a changé leur vie.»

Joie en partage

Puis, à la fin de ce spectacle intergénérationnel, le public est invité à venir danser sur scène avec les professionnels et les grands-mères.

«C'est une invitation au vivre ensemble, à être ensemble pour partager un même état d'esprit joyeux au même moment.»

Eun-me Ahn affirme que cette expérience lui a beaucoup apporté sur le plan humain et professionnel.

«Nous vieillissons tous et pouvons tous apprendre d'elles, de leurs efforts, de leur attitude. J'ai aussi travaillé avec des hommes d'âge mûr et des adolescents. Nous pouvons apprendre de tous les groupes d'âge.»

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Au Théâtre Jean-Duceppe ce soir et demain en ouverture du 9e FTA.