Signe des temps, une formation locale accompagnait jeudi le lauréat du Prix Miles-Davis 2014. C'est dire où notre communauté de musiciens en est rendue.

Après s'être produit avec son ensemble au Théâtre Maisonneuve (Fabian Almazan, piano, Joshua Crumbly, contrebasse, Kendrick Scott, batterie, Brice Winston, saxophone), le trompettiste Terence Blanchard s'est adjoint une quinzaine d'instrumentistes, réunis au sein de l'Orchestre National de jazz de Montréal sous la direction de Christine Jensen. 

L'objet était d'illustrer la présence du jazz dans les musiques de films, et d'ainsi procéder à une véritable rencontre entre une pointure internationale, son ensemble et des musiciens locaux triés sur le volet.

Alors?

Direction typique de Jensen, dont l'orchestre a aussi joué la musique, belle cohésion entre l'ensemble de Blanchard et le détachement montréalais. Point de vue discours orchestral, il semble qu'on ait respecté les arrangements originels de ces trames n'ayant pas toujours passé l'épreuve de temps. Le son de certains arrangements a pris un coup de vieux, alors que d'autres s'avèrent indémodables, citons l'exemple de cet extrait de la bande originale du film Anatomy of A Murder, composée en 1959 par Duke Ellington.

Tout au long de cette soirée, le père Blanchard a joué à fond la caisse pour notre plus grand bonheur. On peut certes conclure à une personnalité de la trompette, à une réelle signature. Idem pour le sideman Brice Winston au ténor. On aura aussi eu droit à de beaux solos de Samuel Blais (sax alto) et d'Alexandre Côté (sax baryton).

Moments classiques du jazz pour cinoche, moments néanmoins relevés par ces excellents musiciens américains, canadiens et québécois.