Une semaine avant la sortie de son nouvel album, Out Of the Game, La Presse a appris que Rufus Wainwright sera le premier artiste d'origine montréalaise à lancer le Festival de jazz avec un concert gratuit, le 28 juin. Wainwright s'apprête à donner deux concerts intimes à Londres, demain et vendredi, avant d'entreprendre une tournée mondiale le 24 avril à Copenhague.

Il y a longtemps qu'André Ménard, cofondateur du Festival de jazz, poursuit Rufus Wainwright de ses assiduités. Il l'a relancé à l'été 2011 alors qu'il donnait cinq spectacles en autant de soirs au prestigieux Royal Opera House de Covent Garden, à Londres.

«Le dernier soir, ils lui ont fait un party pour son anniversaire, qui avait eu lieu la veille, le 22 juillet, raconte André Ménard. J'ai conversé avec lui pendant une bonne demi-heure et, à la fin, il a dit: "Oui, il faut s'organiser pour que ça fonctionne cette fois-ci." On lui a fait une offre dès l'automne et on a obtenu une réponse de sa part assez rapidement.»

À titre de producteur montréalais de Kate et Anna McGarrigle, Ménard connaît Rufus Wainwright depuis toujours. «Je l'ai connu petit gars et je le suivais quand il jouait au Café Sarajevo, rue Clark, après avoir décroché son contrat avec la compagnie de disques DreamWorks de David Geffen. Je l'ai vu partout à travers le monde, à Paris, à Montreux, à Londres... Je lui ai offert toutes sortes de formules comme des résidences, mais ça ne fonctionnait jamais. Finalement, pour sa première fois au Festival, il fera le grand événement d'ouverture. Il entre par la grande porte!»

Ménard est impressionné par le talent et l'étendue de la pratique musicale de Wainwright, qui fait de la pop sophistiquée, a chanté Judy Garland et a écrit un opéra. «C'est un grand auteur-compositeur, mais c'est aussi un gars qui a le "sens du moment", dit-il. Le dernier soir à Covent Garden, on a appris la mort d'Amy Winehouse pendant le show. Plutôt que de faire le rappel prévu, Rufus est revenu sur scène sans l'orchestre et il a chanté a cappella la chanson qu'il avait écrite pour le départ de sa mère, Candles - la dernière chanson de Out Of The Game - en la dédiant à Amy Winehouse. Rares sont ceux qui peuvent se permettre ça. Ce gars-là a une certaine magie.»

Ménard a demandé à Wainwright s'il voulait donner un titre ou une thématique à son spectacle et s'il comptait avoir des invités. Il attend sa réponse. «Comme le veut notre tradition, s'il a des demandes spéciales, on embarque avec lui. À Montréal, on est habitués à le voir fonctionner en clan (famille, amis), mais il faut quand même que ça soit son show. Ce sera son heure de gloire dans sa ville.»

Quand il est passé à La Presse, récemment, pour parler de son nouvel album, réalisé par Mark Ronson (qui a signé Back To Black d'Amy Winehouse), Wainwright n'a pas voulu vendre la mèche au sujet de son spectacle montréalais, mais il a dit que ça serait un «gros gros show». Il sera accompagné de son groupe de tournée dont le bassiste Brad Albetta, mari de sa soeur Martha Wainwright, le guitariste Teddy Thompson,  fils de Richard, et la chanteuse américaine Krystle Warren. Un claviériste, un guitariste, un batteur, une autre choriste et deux cuivres compléteront la formation. «Out Of The Game est né d'une expérience collective en studio, c'était comme un band en répétition. Donc, ça va vraiment bien se transposer sur scène», nous a dit Wainwright

Comme on pourra le lire dans notre interview samedi, Wainwright considère que Out Of The Game est le plus pop de tous ses albums. Nous lui avons donc demandé de nous livrer un top 5 des albums pop qu'il chérit. La première de ces capsules vidéo (ci-haut) porte sur l'album Debut de Björk et les autres suivront de mardi à vendredi, sur lapresse.ca/arts. On pourra également voir plus tard cette semaine sur lapresse.ca une prestation exclusive de Rufus chantant la chanson Out of The Game en s'accompagnant à la guitare acoustique.