Oubliez Dracula, Ceausescu et Nadia Comaneci: Edward Maya est lui aussi né en Roumanie, mais le compositeur et réalisateur de 24 ans ne pense qu'à la musique et au travail. Rencontre avec un être doué qui étudie la musique classique... mais dont la chanson «dance» Stereo Love est un succès planétaire - du latin house à l'accordéon, il faut le faire - et qui sera sur scène mercredi, à l'International de montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu.

Dans le restaurant du chic hôtel Opus, Edward Maya est un peu perdu: il vient tout juste d'arriver à Montréal, il est en plein décalage horaire - 11 heures de vol depuis Bucarest - et son rythme de vie est effréné depuis un an. Pas la grosse tête ni snob, Maya est même étonnamment simple, gentil comme tout, répondant avec application aux questions dans un anglais hésitant ou un français approximatif qui ne le rendent que plus sympathique.

Il aurait pourtant de bonnes raisons d'être un brin arrogant: impossible d'ignorer le succès international de Stereo Love (première position des palmarès dance dans à peu près tous les pays du monde et des ventes de iTunes) suivi de celui, moindre, de This Is My Life, deux morceaux électro et latin house appuyés par des instruments aussi «exotiques» que l'accordéon et du bouzouki.

«Ma vie se résume à la musique, la famille, les amis et le travail», dit-il avec un joli sourire. Mais disons que le travail occupe 80 % de ma vie et le reste... à prendre des avions!»

Il se produit en effet un peu partout et, au cours des dernières semaines seulement, a joué en Inde et en France. Vous avez dit contraste? «J'avoue que je m'attendais à ce que le public indien danse à la manière de Bollywood, mais en fait, les publics des «clubs» et discothèques se ressemblent. C'est en dehors de ces lieux que tout est différent de ce que je connais.»

Ça va être différent demain soir, en tout cas, parmi les montgolfières! «Sur scène, je joue avec mes deux meilleurs amis, l'un guitariste, l'autre claviériste, et on fait de la musique «live» à laquelle on mêle peu à peu des mix et on devient DJ. Mais ça n'est jamais pareil d'un soir à l'autre: on n'a pas de «setlist», juste des tas d'idées.»

Il a aussi des tas d'idées pour sa vie. Étudiant en musique classique au Conservatoire de musique national de Roumanie (il a appris le piano à partir de l'âge de 5 ans), il travaille notamment la composition, la direction d'orchestre, l'orchestration... et joue du basson dans un orchestre symphonique. Mais l'accordéon, le piano et la flûte sont aussi au nombre des instruments qu'il pratique. Inspiré par l'idée de mêler musiques orientales et occidentales, instruments traditionnels et rythmiques électro contemporaines, il espère pouvoir aider d'autres artistes: «On me connaît depuis Stereo Love, mais je travaille à faire de la musique avec d'autres artistes (dont, récemment, le groupe house Akcent) depuis très longtemps, j'aimerais collaborer avec des artistes de talent dans le monde entier», explique celui qui a débuté officiellement à 19 ans comme compositeur pop. «Mon prochain rêve? C'est de maintenir celui que je vis maintenant. Et de faire de la musique, en travaillant fort.»

Edward Maya, mercredi, 21h, dans le cadre de l'International de montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu, précédé à 19h30 de Lucky Uke (un projet d'ukulélé de Matt Laurent!) et à 20h de K-Maro. Infos: https://www.montgolfieres.com