Entre minuit et 1h30, entre samedi et dimanche Seoul et Foxtrott étaient présentés respectivement O Patro Vys et au Belmont. Il faudra reprendre l'exercice, car les conditions d'écoute y furent médiocres, et n'ont pu rendre justice à ces deux formations qui, pourtant, pourraient bientôt déborder le cadre de la scène locale. À moins d'être collés sur la scène, il était pratiquement impossible d'obtenir une écoute acceptable

Pourquoi donc? Parce qu'une portion trop importante de spectateurs était venue y consommer un bruit de fond. Le déficit d'attention est un problème récurrent chez les auditoires hipsters, force est de constater qu'il devient carrément épidémique après minuit. Inutile d'ajouter que le taux d'alcoolémie peut être directement proportionnel au volume des discussions dans la salle, et inversement proportionnel à l'écoute respectueuse. 

À la décharge des spectateurs indisciplinés, il faut dire que la présentation de concerts à de telles heures est discutable. Comment, au fait, imposer le silence à des festivaliers qui ont épuisé leurs réserves de concentration. Passé minuit, sont-ils là pour se cultiver ou pour s'amuser ? Les musiques de danse ne sont-elles pas alors appropriées?

Cela étant dit, on a pu deviner les qualités probantes de Seoul. La plupart des chansons au programme témoignaient d'une dream-pop de fort belle facture. Volupté harmonique, mélodies vaporeuses, voix masculines d'une sensualité certaine, arrangements fins, solide exécution... écoute merdique dans la salle. 

C'était à peine plus acceptable au Belmont, où Marie-Hélène Delorme défendait son répertoire sous la bannière Foxtrott. Encore là, il était ardu de goûter la proposition à sa juste mesure. La voix est belle et puissante, les arrangements intéressants, l'instrumentation audacieuse (notamment pour l'usage du cor), la construction générale un tantinet convenue. Encore là, il faudra entendre de nouveau pour se faire une tête...