L'Igloofest s'est terminé samedi soir sur une très bonne note: un record d'assistance. Profitant de conditions météorologiques clémentes et d'une programmation musicale ambitieuse, la fête hivernale a attiré plus de 59 000 participants en trois fins de semaine. L'organisation a maintenant un beau problème: gérer la croissance de l'événement.

La soirée du samedi 22 janvier, placée sous la bannière MUTEK, avait fait tomber le record pour une soirée d'Igloofest en attirant 8500 danseurs. La veille, plus de 8000 Montréalais avaient revêtu leur habit de neige le plus laid - concours de one-piece oblige - pour entendre Egyptrixx, Andrew Weatherall et les Round Table Knights.

«Il faisait -23 °C le samedi, rappelle le directeur artistique Michel Quintal. Un autre record malgré le froid. C'est là qu'on a constaté l'ampleur que ça venait de prendre, alors qu'on se demandait ce que ce serait le week-end suivant.»

La soirée du vendredi 28 janvier a effectivement relevé la barre. Par une nuit d'hiver invitante (-5oC, avec de la petite neige), plus de 9600 personnes se sont trémoussées devant Bowly, SBSTKT, Ikonika (qui s'étonnait, sur Twitter, d'avoir joué devant sa plus grosse foule) et le soundsystem de Poirier. La soirée de clôture du 29 janvier en a attiré encore 9500. Qui a dit que les Québécois n'avaient pas apprivoisé l'hiver?

Pour les organisateurs, il s'agit d'un bilan de rêve. Le cinquième anniversaire a confirmé la popularité et la pertinence de l'Igloofest, qui avait attiré près de 44 000 danseurs en neuf soirs l'année dernière. En outre, «la couverture médiatique a été formidable» cette année, assure Quintal. DJ Mag, Mixmag et le magazine français Première ont fait mention de l'événement. «De plus en plus, on remarque des visiteurs de Toronto, Boston, New York», ajoute le directeur artistique.

À l'heure des bilans, Quintal se réjouit aussi de l'ouverture d'esprit musicale des danseurs, alors que, de son propre aveu, l'affiche de 2011 se démarquait par son éclectisme. «La soirée qui me faisait le plus peur était celle avec Terror Danjah et Eskmo; j'ai été surpris de voir autant de gens emballés par la proposition», dit le directeur artistique, qui gardera d'excellents souvenirs des performances de la Britannique Ikonika et de la soirée d'Egyptrixx-Weatherall-Round Table Knights.

Forcément, l'organisation devra s'adapter à cette poussée de croissance. Vendredi dernier, on jouait du coude devant la scène, jusqu'à ce que Poirier salue chaleureusement la foule, à l'heure du couvre-feu.

«On étudie déjà d'autres manières d'aménager le lieu, à commencer par la possibilité de reculer la scène principale d'une cinquantaine de pieds.» L'idée d'ajouter une quatrième soirée hebdomadaire aurait été soulevée, mais il ne serait pas question de faire durer le plaisir pour une fin de semaine supplémentaire.

D'ici là, Igloofest suivra la voie de l'exportation. Samedi prochain, l'équipe déménage au Bal des neiges de Gatineau, pour un événement conçu en partenariat avec le Festival de l'Outaouais émergent.