À l'instar des cinq autres grandes banques du pays, la Banque Nationale a elle aussi surpassé les attentes des analystes au troisième trimestre de son exercice financier 2016.

La Banque Nationale a dévoilé mercredi matin des profits de 486 millions de dollars pour le trimestre terminé à la fin juillet, l'équivalent de 1,33$ par action en excluant les éléments exceptionnels. C'est une progression de 6% des profits par action sur un an alors que les analystes s'attendaient à un recul de 4%.

«La banque a affiché une bonne croissance, notamment pour le secteur de Gestion de patrimoine et celui des Particuliers et Entreprises, ce dernier bénéficiant de la qualité du crédit de son portefeuille de prêts. De plus, le ratio des fonds propres attribuables aux actions ordinaires (CET1) augmente vers la cible que la Banque s'est fixée et atteint 9,9 % au 31 juillet», a notamment souligné le PDG Louis Vachon dans un communiqué.

Pour son troisième trimestre de 2016, la banque a enregistré des dotations aux pertes sur créances de 45 millions, en baisse de 11 millions par rapport au trimestre correspondant l'an passé, principalement attribuable à la diminution des dotations aux pertes sur créances sur les prêts des services aux particuliers et aux entreprises.    

En juin, la banque avait inscrit une provision sectorielle de 250 millions dans ses états financiers pour pallier les incertitudes liées au crédit de son portefeuille de créances aux entreprises du secteur pétrolier.

Aux yeux de l'analyste Robert Sedran, de la CIBC, la performance trimestrielle de la Banque Nationale rate la cible. «Je calcule que le bénéfice par action ajusté n'est que de 1,13$ alors que la direction indique 1,33$. La différence est liée au fait que j'ajuste les chiffres en fonction du montant à transférer de la provision sectorielle du secteur pétrolier (37 millions ce trimestre) ainsi qu'en fonction du gain de 41 millions sur la réévaluation de l'investissement dans Advanced Bank of Asia (ABA)», dit-il.

«Je savais que le premier trimestre suivant la provision sectorielle risquait d'être un trimestre difficile à analyser puisqu'il faut ajuster les données afin de préserver les comparaisons avec les autres banques. Le gain sur la réévaluation de la participation dans ABA, ainsi que la consolidation des résultats d'ABA à ceux de la banque pour la première fois, viennent compliquer les choses.»

Chez RBC, Darko Mihelic, estime de son côté que la performance de la Banque Nationale est relativement conforme aux attentes. «La banque présente un bénéfice par action de 1,33$ en incluant 12 cents liés au gain sur la réévaluation d'ABA. A mon avis, la bonne façon de calculer le bénéfice par action est de l'exclure, ce qui porte le bénéfice par action à 1,21$.»

Les résultats dévoilés par la Banque de Montréal, la Royale, la TD, la CIBC et la Scotia ont tous surpassé les prévisions des analystes au cours des 10 derniers jours. Les profits des six grandes banques canadiennes ont augmenté d'environ 10% durant les mois de mai, juin et juillet. Les profits dépassent la marque des 10 milliards après s'être élevés à 9,4 milliards au même trimestre l'an passé.

La performance des banques s'enregistre dans un contexte de faible croissance économique, de bas taux d'intérêt, de concurrence accrue et alors que le niveau d'endettement des Canadiens est relativement important.