Le constructeur japonais de petites voitures et deux-roues Suzuki a encore publié vendredi des bénéfices records au premier trimestre 2014-2015, dans le sillage de l'exercice précédent, mais se prépare à des mois difficiles en Asie.

Entre le 1er avril et le 30 juin, le groupe a augmenté de 39 % son bénéfice net, à 37,5 milliards de yens (environ 398 millions de dollars), et de 15 % son profit opérationnel à 50,9 milliards de yens.

Ses ventes se sont par ailleurs élevées de 5 %, à 710,4 milliards de yens (environ 75 milliards de dollars). En volume, Suzuki a écoulé sur la période 8,6 % de voitures en plus, une hausse tirée par l'Europe (+0,4 %) et le Japon (+10 %).

Dans l'archipel, ses populaires mini-voitures ont profité de «l'accumulation des commandes liées à la demande de dernière minute en prévision d'une hausse de la taxe sur la consommation», explique le constructeur dans un communiqué. Les Nippons se sont en effet rués chez les concessionnaires avant cette échéance intervenue le 1er avril.

En Asie, son terrain de prédilection, les ventes unitaires ont progressé de 10,2 %, totalisant cependant un chiffre d'affaires en recul du fait d'investissements et d'«effets de change défavorables en Inde et Indonésie».

Suzuki a remporté un franc succès en Chine (+25 %) et en Inde (+10,3 %), où il contrôle le premier constructeur national, Maruti Suzuki. Il a en revanche souffert des troubles politiques en Thaïlande.

À rebours de l'activité quatre-roues (près de 90 % de son chiffre d'affaires), l'entreprise nippone a vu ses livraisons de deux-roues freiner de 8,3 %, avec une chute de 25 % en Indonésie.

Suzuki évoque des «perspectives sombres» pour ce pays et la Thaïlande, tandis qu'au Japon son activité est affectée par le reflux de la demande du fait de l'entrée en vigueur de la «TVA» à 8 % (contre 5 % auparavant).

Dans ce contexte compliqué, il préfère maintenir des prévisions peu optimistes, visant des profits stables pour l'exercice clos fin mars 2015, même s'il «fera tout son possible pour dépasser ces objectifs».

Il prévoit un bénéfice net en hausse de 7 % à 115 milliards de yens (environ 1,2 milliard de dollars au taux de change retenu par le groupe), un bénéfice opérationnel stable à 188 milliards de yens et un chiffre d'affaires en légère hausse de 2,1 % à 3000 milliards de yens (environ 31,9 milliards de dollars).