Les compagnies aériennes American Airlines et United Airlines ont pris leurs distances mercredi avec l'administration Trump, dont elles dénoncent la politique de séparation des enfants de leurs parents clandestins aux États-Unis.

«Chez United, nous sommes troublés par des articles de presse affirmant que des compagnies aériennes commerciales ont été utilisées pour transporter des enfants migrants séparés de leurs parents par la nouvelle politique sur l'immigration. Sur la base des recherches internes [...] nous n'avons pas trouvé de preuve que ces enfants ont été transportés sur United», écrit dans un communiqué publié sur Twitter Oscar Munoz, le PDG d'United.

Et de poursuivre, «l'objectif de notre entreprise est de connecter les gens et d'unir le monde», par conséquent cette politique est «en conflit profond avec notre mission et nous ne voulons rien à voir à faire avec tout ça».

Même son de cloche chez American Airlines: «Nous n'avons aucune envie d'être associée à [une politique] séparant des familles, pis d'en profiter».

United indique disposer de contrats publics pour transporter des personnes à la demande du gouvernement.

Ces contrats n'imposent toutefois pas aux autorités de dévoiler l'identité des personnes qu'elles font voyager, ajoute American.

«Nous ne savons donc pas si le gouvernement fédéral a utilisé American pour transporter des enfants séparés de leurs parents dans le cadre de la récente politique d'immigration, mais nous serions très déçus d'apprendre que ce fut le cas», poursuit American Airlines.

Les autres entreprises disent avoir demandé à l'administration Trump «de s'abstenir immédiatement» de les utiliser pour transporter des enfants qui ont été séparés de leurs parents.

Les deux compagnies aériennes ajoutent leur nom à celui des milieux d'affaires américains, qui dénoncent une nouvelle politique sur l'immigration ayant conduit à ce que plus de 2300 mineurs ont été séparés de leurs parents en cinq semaines.

Business Roundtable, l'organisation patronale regroupant les grandes entreprises américaines (JPMorgan Chase, GM, Boeing, Caterpillar, IBM...), a qualifié mardi cette politique de «cruelle» et de «contraire aux valeurs américaines».

Sous le feu des critiques, le président Donald Trump a annoncé mercredi, dans un spectaculaire retournement, qu'il allait signer un décret pour éviter la séparation des familles de migrants.