Si Hawker Beechcraft ne trouve pas un acheteur pour sa division de biréacteurs d'affaires, il la fermera, mettant fin à plus de 50 ans d'histoire.

Cela éliminera du coup un important concurrent de Bombardier Avions d'affaires.

Aux prises avec une dette de 2,5 milliards US, Hawker Beechcraft, un avionneur établi à Wichita, au Kansas, s'est placé sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites en mai dernier. Quelques mois plus tard, une société chinoise peu connue, Superior Aviation Beijing, a déposé une offre de 1,79 milliard US pour le secteur civil d'Hawker Beechraft, soit ses divisions d'appareils turbopropulsés et de biréacteurs d'affaires. Cette offre ne touchait pas le secteur militaire, soit essentiellement des avions d'entraînement et de combat.

Hawker Beechcraft et Superior Aviation se sont alors engagés dans des discussions exclusives. Or, Hawker Beechcraft a fait savoir hier que ces discussions avaient échoué.

«Nous avons décidé de mettre en place un plan de réorganisation autonome après avoir constaté qu'il était impossible de conclure une transaction avec Superior qui soit acceptable à l'entreprise», a déclaré le chef de l'exploitation d'Hawker Beechcraft, Steve Miller, dans un communiqué publié hier.

L'avionneur a fait savoir qu'il conservera les divisions les plus rentables, soit les appareils turbopropulsés et à pistons, les avions d'entraînement et de combat et le service à la clientèle. Il a ajouté qu'il évaluait ses «options stratégiques» pour sa division de biréacteurs d'affaires. Hawker Beechcraft a indiqué qu'il pourrait vendre cette division en tout ou en partie, ou la fermer s'il ne reçoit aucune offre satisfaisante.

Les biréacteurs d'affaires d'Hawker Beechcraft entrent directement en concurrence avec plusieurs modèles de Bombardier Avions d'affaires, soit toute la famille Learjet et le Challenger 300. Il s'agit de biréacteurs de petite taille et de taille moyenne. À l'heure actuelle, seul Cessna est également présente dans ces segments. Embraer commence à faire sentir sa présence, mais il ne s'agit pas encore d'un acteur majeur. La disparition d'Hawker ferait donc diminuer le niveau de concurrence.

Cessna et Embraer ont déjà fait savoir qu'ils pourraient être intéressés à certains actifs d'Hawker Beechcraft, mais ils n'ont pas précisé lesquels. Brian Foley, analyste américain spécialisé dans l'aviation d'affaires, croit toutefois que les deux avionneurs n'étaient pas intéressés à la division des biréacteurs. Selon lui, Cessna était plutôt intéressé aux turbopropulseurs alors qu'Embraer lorgnait le réseau international de service à la clientèle d'Hawker Beechcraft.

De son côté, Bombardier a toujours affirmé qu'il ne s'intéressait pas aux actifs de Beechcraft.

M. Foley a indiqué que Superior pourrait toujours revenir dans le portrait pour acquérir uniquement la division des biréacteurs. Il pourrait y avoir d'autres parties intéressées.

«Ceci n'est que pure spéculation, mais HondaJet pourrait très bien vouloir se donner une famille de biréacteurs d'affaires, a-t-il avancé. À l'heure actuelle, HondaJet ne développe qu'un appareil. Il pourrait prendre les appareils d'Hawker et les équiper d'un moteur d'Honda.»