Le Brésil vient d'intenter une poursuite contre Bombardier (T.BBD.B), Alstom et CAF, reprochant aux constructeurs d'avoir facturé un prix trop élevé pour des voitures destinées au réseau des trains de banlieue de Sao Paulo.

Selon le magazine français «Challenges», le ministère public brésilien accuse les entreprises d'«improbité administrative». On vise également Manuel Bandeira, un ex-dirigeant de l'exploitant du réseau, la Companhia Paulista de Trens Metropolitanos.

En décembre, le Tribunal des comptes de Sao Paulo (TCE) a statué qu'un contrat passé en 2005 pour 14 trains était entaché d'irrégularités: on déplorait notamment l'absence d'appels d'offres et de la surfacturation.

Le contrat de 2005 faisait suite à une première commande placée en 1995 pour des trains semblables. En 10 ans, le prix de vente pour chaque train est passé de 6,7 à 7,9 millions US, une majoration inexplicable et en violation de la loi sur les appels d'offres, a estimé le TCE. En tout, le consortium a livré 45 trains à Sao Paulo.

Au début du mois, le juge Antonio Celso Campos de Oliveira Faria s'est appuyé sur le rapport du TCE pour porter plainte contre Bombardier et les autres intimés. Aucune date n'a encore été fixée pour la suite des procédures.

Cités dans le Jornal Cruzeiro do Sul, M. Bandeira et un porte-parole d'Alstom ont rejeté toute irrégularité. Bombardier n'a pas encore réagi publiquement.

Ironiquement, Bombardier a remporté en juin, avec deux partenaires brésiliens, un contrat portant sur la modernisation de 156 véhicules de transport-passager sur rail octroyé par la Companhia do Metropolitano de Sao Paulo (CMSP), société publique qui exploite le système de navettes automatisé de Sao Paulo.

La part de Bombardier de ce contrat frise les 120 millions US.

En fin d'après-midi, mercredi, l'action de Bombardier s'échangeait à 5,55 $, en hausse de 3,9 pour cent, à la Bourse de Toronto.