Hexavest, fleuron montréalais de la gestion d'actifs, vient de conclure un partenariat avec l'américaine Eaton Vance, afin de poursuivre sa croissance à l'étranger.

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La société de Boston achètera 49% d'Hexavest, entièrement détenue par 14 de ses employés qui resteront tous en poste. Le montant de la transaction ne sera connu que dans quelques semaines.

Dans cinq ans, Eaton Vance aura l'option d'acquérir un autre bloc de 26% d'actions d'Hexavest, ce qui en ferait l'actionnaire majoritaire avec une participation de 75%.

Fondée en 2004 par six partenaires, Hexavest a connu une croissance importante grâce à un solide historique de rendement qui remonte à 1991. Les gestionnaires travaillaient alors pour les Conseillers financiers du St-Laurent, avant de lancer la firme Kogeva qui a été acquise par Gestion de portefeuille Natcan en 1998.

Hexavest, qui se spécialise dans les actions étrangères, gère aujourd'hui plus de 10 milliards de dollars d'actifs pour une clientèle institutionnelle, majoritairement de l'extérieur du Canada. «Nous étions arrivés à une fourche. Pour continuer de servir la clientèle de l'extérieur du pays, il aurait fallu ouvrir des bureaux aux quatre coins du monde», explique le premier vice-président, Robert Brunelle.

Hexavest a préféré conclure un partenariat stratégique avec Eaton Vance, un poids lourd de près de 200 milliards US qui dispose d'un réseau de distribution planétaire. «Leur mandat est de distribuer nos produits à l'extérieur du Canada, et nous allons nous concentrer sur la gestion de portefeuille et le service et le développement au Canada», dit le président d'Hexavest, Vital Proulx.

De son côté, Eaton Vance renforce son équipe de gestion en actions étrangère, une expertise qui lui manquait. La firme lancera bientôt quatre fonds d'actions (américaines, internationales, mondiales, marchés émergents) destinés à la clientèle américaine, qui seront gérés par Hexavest.

«Le fit était vraiment parfait», dit M. Proulx qui apprécie la culture d'entreprise de son nouveau partenaire, notamment en ce qui concerne le respect des employés. Il souligne qu'Eaton Vance n'a fait aucun licenciement durant la crise du crédit, malgré une baisse des profits.

«Le seul point où ce sera plus difficile avec eux, c'est qu'ils sont de vrais fans des Bruins de Boston et nous, on est des fans du Canadien!», blague M. Proulx.

Hexavest espère que le partenariat lui permettra d'accélérer sa croissance, comme cela a été le cas pour Parametric, société de Seattle acquise par Eaton Vance en 2003. La firme a vu ses actifs gonfler de 5 milliards US, à 48 milliards US, en moins de 10 ans.

«C'est une bonne chose pour l'industrie de la gestion à Montréal. On a souvent dit que beaucoup d'argent d'ici était géré par des firmes étrangères. Nous, c'est le contraire... et ça va l'être encore plus. D'ici cinq ans, probablement 85% de nos actifs viendront de l'extérieur. Ça va créer de l'emploi ici», dit M. Proulx.

Déjà, Hexavest doit embaucher 2 nouveaux analystes, ce qui portera son équipe à 39 employés.