La prestigieuse banque d'affaires américaine Goldman Sachs va attaquer sa rivale française Natixis (groupe BPCE) en justice pour avoir annulé des contrats d'assurance qu'elle avait souscrits auprès d'elle, a indiqué jeudi Natixis, confirmant une information du Financial Times.

En juillet 2007, l'établissement new-yorkais s'était couvert auprès de Natixis du risque de non-remboursement d'obligations émises par le fonds Altius, à travers trois contrats de type CDS («credit default swap»), selon le FT.

Mais le 12 juillet, Natixis a décidé unilatéralement d'annuler les dérivés en question, estimant que Goldman Sachs n'avait pas complètement respecté les engagements requis, rapporte le FT, citant la plainte de la banque américaine.

Interrogé par l'AFP, Natixis a refusé de se prononcer sur la raison de la résiliation de ces contrats CDS et n'a pas pu confirmer leur nombre.

Goldman Sachs affirme pour sa part s'être conformé aux conditions prévues et estime que la décision de Natixis a tout d'une rupture abusive de contrat. La banque américaine réclame en conséquence des dommages et intérêts.

«Natixis s'étonne que Goldman ait lancé une telle action qui conteste le droit de Natixis de résilier les swaps», a déclaré une porte-parole de la banque française à l'AFP.

«Natixis n'a pas encore déposé ses conclusions en défense, à priori ce sera fait début septembre», a-t-elle poursuivi, précisant que Natixis réfutait les allégations de Goldman Sachs.

La banque américaine, elle, n'a pas fait de commentaires.

Selon le FT, la plainte a été déposée devant la Haute Cour britannique, un tribunal de première instance spécialisé dans les contentieux importants. L'audience est prévue pour le 9 novembre, ce que Natixis n'a pas confirmé.