Le président de la Banque de réserve fédérale de Minneapolis, Gary Stern, a estimé mardi que la banque centrale américaine devait agir tôt pour empêcher la formation de «bulles» spéculatives, contrairement à la pratique actuelle de la Fed.

La banque centrale américaine devrait «commencer à revoir son attitude quant aux excès des prix des actifs parce qu'il s'est avéré excessivement difficile et coûteux de gérer les retombées de tels excès», a souligné M. Stern lors d'un discours prononcé devant une chambre du Commerce du Minnesota.

«Il y a là un arbitrage, qui suppose des coûts à court terme en échange du bénéfice d'une stabilité et d'une croissance plus grandes à long terme», a-t-il reconnu, selon le texte du discours transmis par ses services.

Le débat porte principalement sur l'inflation, entre 2003 et 2006, des prix de l'immobilier aux Etats-Unis, l'une des causes principales de l'actuelle crise financière. La Réserve fédérale a été accusée par certains d'en être responsable en maintenant des taux directeurs trop bas à cette époque.

«Même si les responsables de la politique monétaire ont reconnu que les excès dans le prix des actifs et leur correction ultérieure peut éventuellement avoir des conséquences lourdes pour l'économie, ils ont généralement préféré essayé d'atténuer les répercussions d'un effondrement du prix des actifs plutôt que de s'attaquer à une flambée des prix d'un actif dans ses prémices», a rappelé M. Stern.

Le président de cette branche régionale de la Fed décrit là entre autres la position de M. Bernanke et de son prédécesseur Alan Greenspan.

Dès 2002, lorsqu'il n'était que l'un des gouverneurs de la Fed, M. Bernanke affirmait que, «même en laissant de côté la grande difficulté à identifier les bulles dans les prix des actifs, la politique monétaire ne peut pas être dirigée assez finement pour guider le prix des actifs sans risquer de causer des dégâts collatéraux graves pour l'économie».