Le Parc olympique continue de décevoir les Québécois malgré l'effort de relance entrepris par la direction du parc depuis 2012, révèle une étude qui s'intéresse aux commentaires exprimés sur les réseaux sociaux. Les touristes de l'extérieur se montrent cependant plus indulgents.

C'est 44% des utilisateurs québécois qui se sont dits désagréablement surpris par leur visite au parc conçu par l'architecte Roger Taillibert contre 18% pour l'ensemble des touristes hors Québec, indique l'étude Analyse de l'état d'esprit de la clientèle touristique vis-à-vis le Parc olympique, réalisée par la Chaire de tourisme Transat ESG UQAM. La Presse Affaires a obtenu le document par la Loi sur l'accès à l'information.

«On voulait savoir quels étaient les points à améliorer et le travail de la Chaire nous a aiguillonnés dans nos analyses. Ça nous a permis d'alimenter la discussion pour les prochains travaux», dit Cédric Essiminy, porte-parole du parc. Depuis, la Régie des installations olympiques a annoncé les grandes lignes de son vaste chantier de rénovation de la tour.

Les écrits des touristes ont été recueillis entre le 3 et le 19 juin 2015 sur des sites comme Facebook, Tripadvisor, Twitter, Viator et Yelp. Environ 80% des commentaires analysés proviennent de Tripadvisor, un site comptant au moment de l'enquête de la Chaire plus de 10 millions d'avis de voyages et 25 millions de visiteurs par mois.

Cette étude identifie les forces et faiblesses de l'attraction au moment où elle s'apprête à subir la concurrence du nouvel observatoire de Place Ville Marie.

Les commentaires négatifs s'attaquent à l'environnement autour du Stade, à l'ambiance morose du site et au prix élevé exigé pour monter dans la tour. Beaucoup de visiteurs déplorent l'absence d'attractions et le peu de services de restauration variés.

Curiosité: les jeunes familles apprécient la vaste esplanade déserte parce que leurs enfants peuvent y courir et se défouler sans déranger personne.

Parmi les facteurs de satisfaction, les touristes soulignent la desserte en transport en commun et la vue par beau temps de l'observatoire en haut de la tour penchée.

Cette vue est suffisante pour que 44% des utilisateurs hors Québec (contre seulement 18% des Québécois) recommandent la visite des lieux aux pairs, mais en prenant la peine de leur suggérer d'attendre quelques mois voire quelques années, souhaitant que les travaux de construction soient terminés ou que des améliorations aient été apportées.

«L'étude a été faite au moment où nous étions en pleins travaux de réfection de la dalle», souligne M. Essiminy, qui croit que le chantier a pu avoir une incidence sur les résultats.

Le document met en lumière la perception négative de la clientèle à l'égard de l'entretien des lieux. «Plusieurs utilisateurs parlent de lieu "outdated", jamais "remis au goût du jour", au sein duquel se greffe un sentiment d'insécurité en soirée.» L'absence de directives claires dans la signalisation agace également les touristes.

L'étude de l'ESG UQAM a l'originalité de rapporter les perceptions des visiteurs pour d'autres tours en Amérique: le Space Needle de Seattle, le One WTC, à New York, la Tour CN, à Toronto.

À Seattle, les visiteurs ont aimé l'application mobile gratuite à télécharger. À New York, ce sont les vidéos diffusés dans les ascenseurs durant la montée qui ont attiré les éloges. Quant à la tour du CN, le plancher de verre, le restaurant et la plate-forme extérieure ont été perçus comme des plus-values à l'expérience. On ne trouve rien de tout ça à la Tour de Montréal. Par contre, le prix élevé et la faiblesse du contenu une fois rendu au sommet ont été critiqués par les internautes, peu importe la tour.

-Avec la collaboration de William Leclerc.