Contre toute attente, la nomination controversée de Jean-Claude Scraire à la présidence du conseil d'administration d'Investissement Québec reçoit un appui de la part de la Coalition avenir Québec (CAQ).

«Pour nous, ce n'est pas une nomination partisane, a commenté le député de La Prairie, Stéphane Le Bouyonnec, qui a pris la peine de souligner l'expérience de l'homme et son imposant CV. Le bilan de Jean-Claude Scraire à la Caisse de dépôt est mitigé. Ce n'est pas clair que les années Scraire ont été si négatives que ça», a-t-il ajouté.

En fait, la CAQ a davantage été déçue de la nomination de Mario Albert à titre de PDG d'Investissement Québec en remplacement de Jacques Daoust, limogé quelques mois avant la fin de son mandat. Selon la formation politique, il s'agit «d'un fonctionnaire de carrière qui, somme toute, n'a pas d'expérience en capital de risque et qui n'est pas près des entrepreneurs».

M. Le Bouyonnec a insisté sur le fait que M. Scraire avait été critiqué pour la prise de participation dans Québecor Media, en vue de faire l'acquisition de Vidéotron. «D'un point de vue de préserver un siège social au Québec, pour nous, à la CAQ, nous laissons l'histoire nous dire dans le temps si cette décision aura été bonne ou mauvaise.»

Participant à une conférence de presse, la première ministre Pauline Marois a été appelée à défendre sa nomination. «M. Scraire est un homme d'une grande compétence. Il l'a prouvé à la tête de la Caisse de dépôt et placement. Il a obtenu des taux de rendement qui ont été parmi les meilleurs au Canada.»

M. Scraire traîne pourtant un certain passif. Il a notamment caché au public les coûts de construction de l'immeuble de la Caisse de dépôt, qui ont quadruplé par rapport aux chiffres annoncés. Il a aussi donné son aval à des investissements qui ont mal tourné à Hollywood et dans la mode, à Montréal.

Sous son règne de 1995 à 2002, la Caisse de dépôt a aménagé l'hôtel Godin en partenariat avec des restaurateurs qui avaient mauvaise réputation auprès de la Régie des alcools, des courses et des jeux. L'hôtel a longtemps été privé de son permis d'alcool.

Une fois dans le secteur privé, à M. Scraire a agi comme consultant auprès de Vincent Lacroix jusqu'à ce que les perquisitions surviennent chez Norbourg.