S'il est réélu, Jean Charest a promis un chèque de 100$ pour chacun des 450 000 enfants inscrits au primaire dans le public. Mais d'ici les élections du 4 septembre prochain, il existe déjà plusieurs moyens d'adoucir la facture de la rentrée scolaire, qui est parfois difficile à avaler.

Cartable, étui à crayons, surligneurs, gommes à effacer... Les parents d'un enfant de troisième année dépensent environ 90$ pour acheter ses fournitures scolaires, si l'on se fie à la liste d'une école primaire de la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys.

Même si l'école est gratuite, les établissements réclament aussi des frais pour les cahiers d'activités, les photocopies, l'agenda et tout autre matériel didactique dans lequel les élèvent doivent écrire. Une addition de 65$, par exemple, pour un élève de sixième année dans une école primaire de la Commission scolaire de Montréal.

«Il y a des familles qui ont plus de difficulté à débourser 100$ ou 150$ approximativement pour la rentrée», affirme Karine Robillard, conseillère budgétaire chez Option consommateurs.

1000$ au privé

Dans les écoles privées, les frais sont considérablement plus élevés, surtout pour la première année du secondaire. Il faut acheter dictionnaire, grammaire et autres ouvrages qui serviront tout au long du secondaire.

«C'est une nouvelle étape dans la vie de l'enfant. La première année, les parents achètent souvent tout en neuf», rapporte Patrice Rhyman, directeur général des Services scolaires Sesco, qui desservent une cinquantaine d'écoles regroupant 27 000 élèves.

La facture grimpe vite, car certains livres coûtent jusqu'à 90$, notamment en sciences. En consultant la liste d'une demi-douzaine de collèges, on constate que les parents doivent allonger de 480$ à 1000$, selon les programmes.

À cela s'ajoutent les effets scolaires qui coûtent 80$ à 100$ par année, et les «petits extras» comme la calculatrice graphique qui se détaille de 100$ à 150$, ou encore l'ordinateur portable de rigueur dans un nombre grandissant d'établissements.

Réduire la facture

Mais il existe plusieurs façons de réduire les dépenses. Acheter d'occasion est la meilleure solution. «Si vous êtes capable de trouver un élève d'un an plus âgé à l'école pour lui racheter les livres d'occasion, c'est l'idéal», conseille M. Rhyman.

Son entreprise a d'ailleurs lancé «Le sac d'école» (www.lesacdecole.com), une plateforme qui permet de vendre et d'acheter plus facilement des manuels scolaires d'occasion grâce à l'internet. On y trouve quelque 10 000 annonces. Lorsqu'un acheteur déniche un titre en particulier, il peut consulter toutes les autres annonces du vendeur, ce qui lui permet d'acheter tous les manuels dont il a besoin au même endroit, plutôt que de se déplacer aux quatre coins de la ville.

En général, les manuels d'occasion se vendent à moitié prix, indique M. Rhyman, ce qui permet d'économiser à l'achat... et de récupérer à la revente.

1- Recyclez

Pour limiter les achats et éviter le gaspillage, «on suggère d'abord de faire l'inventaire de ce qu'il y a à la maison, afin d'utiliser les surplus de l'an dernier et même de réutiliser le matériel de l'année précédente», dit Édith St-Hilaire, coordonnatrice de l'ACEF de Lévis. Par exemple, inutile de racheter les ciseaux, étui à crayons et boîte à lunch qui sont encore en bon état.

2- Tôt ou tard

Il n'y a pas de raison d'attendre à la dernière seconde pour faire les emplettes. «Depuis de nombreuses années, les listes de fournitures scolaires sont fournies au mois de juin afin de permettre aux parents de bénéficier des rabais au cours de l'été. Il n'y a pas d'obligation d'achat de marques commerciales», souligne Alain Perron, porte-parole de la Commission scolaire de Montréal.

«En achetant tout au long de l'été, on peut profiter des articles en solde», ajoute Karine Robillard, d'Option consommateurs.

À l'inverse, «on peut étirer sur quelques mois certains achats, comme les vêtements, qu'on n'est pas obligé d'acheter dès la rentrée», note Mme St-Hilaire. Cela permet d'atténuer le choc dans le budget et de profiter des soldes plus tard dans la saison.

3- Sur l'internet, à l'étranger

Beaucoup de familles se tournent vers l'internet pour économiser du temps et de l'argent à la rentrée, démontre un récent sondage de VISA Canada. Au Québec, les familles devraient dépenser 519$ pour la rentrée, dont presque la moitié (227$) sur le web.

Près du quart des familles s'approvisionnent à l'extérieur du Canada en achetant sur des sites web étrangers ou en profitant de vacances à l'extérieur du pays pour faire les courses de la rentrée.

Avec l'envolée du huard ces dernières années, il est devenu alléchant de magasiner aux États-Unis. Les consommateurs paient jusqu'à 20% plus cher au Canada, selon une étude de la Banque de Montréal.

Et depuis le mois de juin dernier, le montant des achats que les Canadiens peuvent rapporter de l'étranger est passé de 50$ à 200$ pour les séjours d'au moins 24 heures, et de 400$ à 800$ pour les séjours d'au moins 48 heures.

4- Achats groupés

«Certaines écoles proposent aux parents d'utiliser les services d'une coopérative scolaire qui accorde des prix de groupe», poursuit Mme St-Hilaire.

Les écoles fournissent directement leur liste à la coop et les parents n'ont qu'à passer la commande et à aller chercher le matériel. «Ça fait économiser du temps! Pour certains parents, c'est précieux», dit Mme St-Hilaire.

5- Seul ou avec ses enfants

Certains parents préfèrent magasiner seuls pour éviter les esclandres avec les enfants qui peuvent être attirés par des produits plus dispendieux.

«Comme parent, il faut être capable de dire non aux enfants. C'est l'occasion d'inculquer certaines valeurs d'économies et de sensibiliser les enfants à la consommation responsable et à l'écologie», dit Mme St-Hilaire.

6- Allocation spéciale

Pour les parents bénéficiaires de l'aide sociale, il existe une prestation spéciale de 76$ par enfant au primaire, et de 123$ par enfant au secondaire. «Le montant d'aide est versé automatiquement pour les enfants âgés de moins de 16 ans au 30 juin et s'ajoute à la prestation régulière du mois d'août», explique Mme Robillard. La prestation peut aussi être accordée pour les enfants de 16 ans et plus qui fréquentent l'école. Mais il faut en faire la demande.