Québec pourrait bien surpasser ses objectifs de réduction du déficit, a estimé vendredi l'agence de notation de crédit DBRS, en confirmant du même coup la cote de crédit du gouvernement.

DBRS a maintenu à A (élevé) la cote sur la dette à long terme du Québec et à R-1 (moyen) celle portant sur la dette à court terme. L'agence a par le fait même validé les cotes d'Hydro-Québec, qui sont les mêmes que celles du gouvernement. Les perspectives sont stables.

Dans son rapport, la firme torontoise a qualifié de «crédible» le plan de réduction du déficit du ministre des Finances, Raymond Bachand, qui prévoit un retour à l'équilibre budgétaire au cours de l'exercice 2013-2014.

En fait, DBRS a dit croire que le gouvernement pourrait aller au-delà de son plan en raison de la bonne croissance du produit intérieur brut (PIB) du Québec depuis le début de 2010. En fait, DBRS croit que pour l'ensemble de l'année, le PIB est susceptible de progresser davantage que les 2,3% projetés dans le budget déposé en mars.

La bonne tenue de l'économie québécoise s'est traduite par une hausse appréciable des revenus du gouvernement. En avril et en mai, les deux seuls mois pour lesquels Québec a publié ses résultats jusqu'ici, les revenus du gouvernement ont bondi de 6,6% pour atteindre 10,6 milliards, alors que le budget prévoit une hausse annualisée de 4,5%.

Pour les deux premiers mois de l'exercice 2010-2011, le déficit s'établit à 1,23 milliard, soit 586 millions de moins que l'an dernier.

DBRS a reconnu que la dette du Québec continuait de croître à un rythme considérable, mais s'est dit rassuré par la «détermination» dont fait preuve le gouvernement jusqu'à présent pour rétablir sa solidité financière.

L'agence a notamment salué la décision de Québec d'augmenter le taux de sa taxe de vente et d'instaurer une «contribution santé» (25 $ par contribuable en 2010, 100 $ en 2011 et 200 $ en 2012), tout en soulignant que le gouvernement entendait contenir la croissance annuelle de ses dépenses à 2,2% pendant trois ans.

Par contre, a fait remarquer DBRS, le redressement des finances publiques québécoises reposera en bonne partie sur la reprise économique mondiale, qui est encore chancelante.

En juillet, le taux de chômage du Québec a ainsi dépassé celui de l'ensemble du Canada pour la première fois depuis plusieurs mois.

Si le PIB de la province devait progresser en deça des attentes, les déficits pourraient se poursuivre plus longtemps que prévu, a noté DBRS.

La firme calcule que la dette publique québécoise, en incluant les obligations découlant des régimes de retraite, aura crû de 5,9% en 2009-2010 et qu'elle augmentera de 6,8% de plus en 2010-2011.

Elle se chiffrera donc à 193,3 milliards à la fin mars 2011, atteignant un ratio dette-PIB de près de 62% - un nouveau record.