Rien ne va plus pour le couple Verville-Bergeron, ex-dirigeants de la firme internet Capazoo. Après s'être fait saisir leur Porsche Cayenne en avril, voilà que ses prêteurs hypothécaires cherchent à l'expulser de sa luxueuse maison de Magog.

Jeudi, la Banque de Montréal a présenté en Cour supérieure une requête en délaissement forcé. Cette requête fait suite à une demande de remboursement des prêts, le 1er avril, pour la maison de campagne du lac Lovering, à Magog. Comme les Verville n'ont toujours pas payé, 60 jours plus tard, la Banque demande au tribunal de lui remettre la propriété.

 

Rappelons que, lundi dernier, l'Autorité des marchés financiers (AMF) a intenté une poursuite contre Luc Verville dans le dossier Capazoo. Elle lui réclame 120 000$ d'amendes. L'AMF lui reproche d'avoir agi à titre de courtier sans permis et d'avoir vendu des titres de la société Capazoo World Corporation sans prospectus, entre autres choses. Capazoo était un site internet de réseautage qui devait concurrencer Facebook. Au printemps 2007, la PME a rapidement fermé ses portes, faisant perdre 15 millions de dollars aux investisseurs.

La requête de la Banque de Montréal vise des prêts hypothécaires totalisant quelque 640 000$. Le domaine de Magog est également grevé d'une autre hypothèque, cette fois de La Capitale Assureur, de quelque 206 000$. La Capitale a elle aussi demandé le délaissement de la propriété.

Le domaine, divisé en trois segments, est plus précisément la propriété de Marie-Josée Bergeron, la femme de Luc Verville. La plus grande partie du domaine avait été achetée en septembre 2004 des mains d'un particulier pour la somme de 550 000$. Ce particulier se l'était lui-même procuré un an plus tôt de la fiducie Bergeron-Verville pour la même somme.

En faillite

Le recours aux tribunaux des créanciers hypothécaires et de Porsche Financial Services fait suite à la faillite de Marie-Josée Bergeron, le 9 mars 2009. À la fin d'avril, le financier automobile a demandé la saisie avant jugement de la Porsche Cayenne Titanium de Marie-Josée Bergeron parce qu'elle avait omis de payer les deux précédents versements mensuels de 1500$ chacun.

La femme d'affaires, ex-vice-présidente des affaires juridiques de Capazoo, avait loué la Porsche en août 2006, dans les premiers mois du démarrage de la PME internet. Le contrat de location de 36 mois totalisait 53 993$ et comprenait une option d'achat au terme du bail de 50 984$, est-il écrit dans la requête.

Marie-Josée Bergeron, âgée de 36 ans, en est à sa première faillite, selon les documents du syndic Richard Lapointe et Associés. Dans un tel cas, indique le syndic «des particuliers qui font faillite pour la première fois seront automatiquement libérés le 10e jour de décembre 2009, à moins que le surintendant des faillites, le syndic de l'actif ou un créancier ne donnent, avant cette date, un préavis d'opposition à la libération».

Pour sa part, son conjoint, Luc Verville, 47 ans, a déclaré faillite à deux reprises, soit en 1992 et en octobre 2003.

Au cours de la première année du développement de Capazoo, terminée le 31 mars 2007, Luc Verville a touché une rémunération de 220 000$ à titre de PDG de l'entreprise, indiquent des documents produits en Cour. Il a en plus touché 10% des fonds recueillis auprès des investisseurs, soit 436 378$, pour un total de 656 000$.

Durant l'année suivante, terminée en mars 2008, ses émoluments de toutes provenances se sont élevés à 474 277$, pour un total de 1,1 million en deux ans. Pour sa part, Marie-Josée Bergeron avait une rémunération annuelle de 120 000$ à titre de vice-présidente.

La Presse Affaires a tenté sans succès de joindre Marie-Josée Bergeron et Luc Verville.