La Grèce a renoué avec la croissance en 2014 après six ans de récession, avec un PIB en hausse par rapport à 2013, mais le dernier trimestre a marqué un recul par rapport au précédent, sans doute en raison de l'annonce d'une élection présidentielle anticipée.

Le Produit intérieur brut (PIB) a cru de 0,8 % (en données ajustées des variations saisonnières) sur 2014.

Il a augmenté de 1,7 % au quatrième trimestre sur un an, pour la troisième fois consécutive, toujours en données ajustées des variations saisonnières, tout en subissant un léger fléchissement par rapport au troisième, à -0,2 %, a indiqué vendredi l'autorité des statistiques grecques ELSTAT.

La baisse de fin d'année pourrait refléter l'inquiétude qui s'est emparée de certains secteurs d'activité durant la période électorale entamée début décembre, avec l'annonce d'une présidentielle anticipée dont l'échec a précipité les élections législatives remportées le 25 janvier par le parti de gauche radicale Syriza d'Alexis Tsipras.

La croissance a été de 0,8 % sur l'année par rapport à 2013, en données corrigées, et de 0,9 % en données non corrigées, selon les calculs de l'AFP, alors que le budget 2014 tablait sur une hausse de 0,6 %. Pour 2015, le budget de l'État table sur une croissance encore plus dynamique de 2,9 %.

La performance de 2014 est notamment à mettre sur le compte d'une nouvelle saison touristique record avec une hausse estimée de 15 à 20 % du nombre de visiteurs, alors que les exportations de biens affichent des résultats médiocres.

Le ralentissement de fin d'année est corroboré par des chiffres transmis jeudi par le ministère des Finances: les recettes de l'État, qui ont atteint 3,68 milliards en janvier, ont affiché un manque à gagner de 20 %, soit 936 millions par rapport à l'objectif officiel, dû, selon le gouvernement, à la prolongation d'un mois accordée pour le versement de la TVA et à la participation insuffisante des contribuables à un récent dispositif de remboursement des arriérés d'impôts.

Le gouvernement grec sortant s'était inquiété, avant les élections du 25 janvier, de constater une baisse de rentrée des impôts liée, selon lui, à l'incertitude électorale conduisant les électeurs à temporiser.

Selon la presse grecque, le nouveau gouvernement Syriza a rapidement renforcé les contrôles des entreprises et des particuliers en vue de stopper cette fuite.

La Grèce a perdu un quart de son PIB au cours de six années d'une récession profonde. L'économie a commencé à redresser la tête au deuxième trimestre 2014 avec une hausse du PIB de 0,4 % sur un an, suivi d'une hausse de 1,6 % au troisième trimestre sur un an.

Cette dépression s'est accompagnée d'une explosion du chômage (25,8 %), de nombreuses coupes dans les dépenses de l'État et d'une forte baisse du niveau de vie de la population. Une situation décrite comme une «crise humanitaire» par le parti de gauche Syriza, qui a remporté les élections législatives le 25 janvier sur la promesse, notamment, de mesures d'urgence en faveur des plus démunis.

La Grèce négocie actuellement âprement avec ses créanciers (UE, BCE, FMI) l'avenir du programme d'aide en cours depuis 2010 pour lui éviter la faillite.

Le nouveau gouvernement grec ne veut pas de la prolongation du programme actuel, et la discipline budgétaire qui en est la contrepartie, et exige d'obtenir un nouveau programme assorti de conditions moins drastiques sur le plan social.