Pratiquement inconnu jusqu'en 2006, l'économiste Marino Murillo est devenu mardi à 50 ans le membre le plus en vue du nouveau bureau politique du parti communiste de Cuba (PCC) avec la délicate mission d'être le «mécanicien» des réformes économiques lancées par le régime.

Vice-président du gouvernement depuis 2009, il a récemment été nommé chef de la «commission permanente pour la mise en oeuvre et le développement des réformes», en charge de «contrôler, vérifier et coordonner» la bonne application des mesures à mettre en place pour sauver l'économie cubaine.

Un super-ministre qui doit veiller à la bonne marche des réformes lancées par le président Raul Castro et adoptées mardi par le congrès du PCC.

Né le 19 février 1961 -deux mois avant que Fidel Castro ne proclame le «caractère socialiste de la Révolution» cubaine-, Marino Murillo n'a pas fait carrière dans les Jeunesses communistes ou le PCC, mais a connu une progression météorique.

Ministre du Commerce intérieur de 2006 à 2009, ministre de l'Economie de 2009 à 2011 et membre du Conseil d'Etat depuis 2008, Marino Murillo est un homme de chiffres. Puissant, d'une stature de taureau, il est la plupart du temps très discret, voire fuyant, avec la presse.

Il passe pour un protégé de Raul Castro qui s'est, avant lui, débarrassé de plusieurs «jeunes loups» de la hiérarchie communiste qui ne jouissaient pas, selon le président, de l'expérience requise pour exercer le pouvoir.

Avec plus de vingt années d'expérience à de nombreux postes économiques, Marino Murillo présente des références solides: notamment comme directeur des services d'audit et d'économie au ministère de l'Industrie alimentaire ou de vice-ministre de l'Economie.

Il est également passé par le Collège de Défense nationale, une des plus prestigieuses institutions réservées aux dirigeants qui ne sont pas issus de la génération historique de la Révolution.

Pour la plupart des Cubains, il est devenu célèbre en décembre 2009, lorsqu'il est passé durant trois jours dans de longs programmes télévisés, assis à côté de Raul Castro au parlement, pour expliquer aux élus les réformes économiques nécessaires pour sauver Cuba de la faillite.

Sa promotion au bureau politique, a expliqué Raul Castro, «correspond aux besoin stratégique de l'actualisation du modèle économique et du développement de l'économie nationale».