Versailles et Grenoble en 2011. Les Alpes françaises en 2012. Et bientôt, Saint-Martin dans les Caraïbes, puis les îles Canaries.

Michel Dupras est devenu un véritable globe-trotter depuis qu'il a découvert le troc de maisons, il y a deux ans. Grâce aux échanges de propriétés réalisés avec d'autres couples, le retraité de Saint-Basile-le-Grand et sa conjointe estiment avoir économisé au moins 10 000$ en frais d'hébergement pendant leurs deux derniers voyages.

«L'avantage, c'est qu'on est dans une maison, et non à l'hôtel, on se sent chez nous après deux ou trois jours, raconte M. Dupras. On a accès à des voitures, et les voisins viennent toujours nous parler.»

Le phénomène de l'échange de maisons est en pleine expansion, selon les données d'achalandage du site Trocmaison.com. Cette plateforme américano-suisse, qui compte 46 000 membres dans 142 pays, a vu le nombre d'échanges bondir de 13% cet été par rapport à l'an dernier.

Le site web, parti de rien à la fin des années 90, compte maintenant une cinquantaine d'employés dans le monde. Son modèle d'affaires est simple: en échange de frais d'abonnement annuels de 119$US, les utilisateurs ont accès à une immense banque de propriétés à échanger le temps d'un séjour plus ou moins long.

Le site réalise un chiffre d'affaires d'environ 5 millions US par année, a affirmé à La Presse Affaires William Heizner, cofondateur de Trocmaison.com (HomeExchange.com dans sa version anglaise), de passage à Montréal cette semaine. «Selon les années, on observe une croissance annuelle de plus ou moins 18%.»

Les employés du groupe font du télétravail depuis plusieurs pays et se réunissent une fois l'an pour une rencontre de travail. M. Heizner se trouve dans la région montréalaise en vue d'y préparer la rencontre de l'an prochain, qui devrait se tenir dans les Laurentides.

L'effet Airbnb

Si l'échange de propriétés connaît un bel essor, il a été éclipsé ces dernières années - du moins médiatiquement - par la popularité spectaculaire d'Airbnb. Ce site de location entre particuliers compte plus de 300 000 annonces dans 192 pays. Il attire aussi de plus en plus l'attention des autorités fiscales, puisque les propriétaires reçoivent une rétribution, souvent libre d'impôts.

Selon William Heizner, Airbnb ne nuit pas aux sites d'échanges de maison traditionnels, loin de là. «Au contraire, Airbnb habitue les gens à recevoir des inconnus chez eux. À partir de ce moment-là, les gens sont plus ouverts à utiliser notre site.»

D'après une étude de l'Université de Bergame, en Italie, les utilisateurs de Trocmaison.com font des séjours plus longs que la moyenne des voyageurs. Près de la moitié restent plus de deux semaines à l'étranger, alors que 42% restent de deux semaines à un mois.

Paris a maintenu en 2013 son titre de ville la plus prisée, suivi de Londres et New York. Montréal atteint pour sa part le 10e rang mondial.