Le marché de la copropriété est le premier à avoir basculé dans le camp des acheteurs en mars, tant dans l'île de Montréal qu'en banlieue.

Ce constat est une conséquence directe du ralentissement du marché résidentiel auquel on assiste depuis le resserrement des règles hypothécaires, le 9 juillet 2012.

Un marché d'acheteurs se caractérise par un plus grand choix de propriétés mises à la disposition des acheteurs. Ceux-ci disposent d'une plus grande marge de manoeuvre pour négocier leur offre d'achat. Ils peuvent aussi prendre plus de temps avant de faire une offre. Dans un tel contexte, des offres conditionnelles sont aussi plus susceptibles d'être acceptées par les vendeurs.

La copropriété a été à l'avantage des vendeurs dans la région de Montréal de 2001 jusqu'en septembre dernier, quand le marché est devenu équilibré. C'est donc dire qu'en l'espace d'un peu plus de six mois, on est passé d'un marché de vendeurs à un marché d'acheteurs dans la copropriété.

À la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), un marché favorable aux acheteurs est défini comme un marché où il existe plus de 10 propriétés à vendre pour chaque acheteur. La Chambre immobilière du Grand Montréal n'a pas diffusé de tels ratios hier à l'occasion du dévoilement de statistiques de revente de mars.

Que retient-on des chiffres du mois de mars? Conformes aux chiffres du premier trimestre de 2013, les statistiques de mars se résument à trois constats: les transactions sont en baisse, les prix se maintiennent, et le nombre de produits à vendre est en augmentation.

«C'est beaucoup le résultat que les propriétés restent sur le marché un peu plus longtemps. Il n'y a pas tant de nouveaux vendeurs que ça», explique au téléphone Paul Cardinal, directeur du service d'analyse du marché à la Fédération des chambres immobilières du Québec.

«Même que, dans certains cas, les nouvelles inscriptions sont en baisse», ajoute-t-il.

Il fallait compter trois mois pour vendre une maison unifamiliale en mars, 107 jours pour une copropriété et deux mois et demi pour vendre un plex (immeuble de deux à cinq logements). Selon les catégories, les délais de vente se sont prolongés de 5 à 21 jours, par rapport à la situation en mars 2012.