Le marché de la revente est en pleine ébullition dans la métropole, mais Michel Beauséjour, président de la Chambre immobilière du Grand Montréal, assure qu'aucune bulle immobilière ne pointe à l'horizon. « Montréal est encore la ville la moins dispendieuse en Amérique du Nord», lance le vieux routier du marché immobilier.

Bulle ou pas, il est clair que la métropole a connu une année 2009 vigoureuse. Le nombre de transactions a grimpé de 3% par rapport à l'année précédente, marquée par la crise économique. Le prix médian des maisons uni-familiales a progressé de 4% à 235 000$, celui des condos de 5% (194 500$) et celui des plex, de 4% (349 000$).

La recherche de duplex est devenue particulièrement difficile dans les quartiers centraux, comme l'a constaté Stéphanie Neveu, une jeune professionnelle du secteur des télécommunications. Elle a amorcé sa recherche le printemps dernier, et après plusieurs offres infructueuses —toujours au-delà du prix demandé—, elle a décidé de mettre le paquet. De gros sous.

En novembre, la femme de 31 ans et son conjoint ont allongé 430 000$ pour un duplex dans le quartier Villeray... 45 000$ de plus que le prix affiché! « Et il y avait six personnes qui étaient prêtes à faire des offres», relate Mme Neveu.

Michel Beauséjour, de la Chambre, estime néanmoins qu'il ne faut pas s'inquiéter d'une surchauffe à Montréal, surtout avec la hausse prévue des taux.

«Quand le taux d'intérêt va commencer à augmenter, et ça va arriver dans le courant de l'année, vous allez voir un ralentissement dans la croissance du prix des maisons.»

Les prix de l'immobilier ont grimpé de 110% en moyenne à Montréal depuis 2000, selon un rapport publié cette semaine par la Banque Scotia.