Le fabricant de moteurs d'avion Pratt&Whitney investira plus de 80 millions dans la modernisation de son usine de Longueuil afin d'y optimiser ses procédés de fabrication industrielle. Il compte robotiser davantage la production de pièces et systématiser l'utilisation de cellules intelligentes.

Pratt&Whitney Canada, qui a investi massivement dans la construction et le démarrage de sa nouvelle usine de Mirabel, ne néglige pas pour autant son principal centre de production de Longueuil.

C'est à l'usine de Longueuil que la société a développé plus de 70 modèles de moteurs d'avion au cours des 20 dernières années et où elle en a fabriqué plus de 50 000 qui sont toujours en service partout dans le monde. P&WC emploie plus de 4000 personnes dans ses installations de la Rive-Sud.

Le projet majeur de modernisation devrait être annoncé prochainement et nécessitera des investissements d'au moins 80 millions. La facture totale pour implanter ces nouveaux processus de fabrication impliquant les toutes dernières technologies pourrait atteindre 100 millions.

Le ministre des Finances, Nicolas Marceau, a confirmé à La Presse qu'une entente de participation financière de Québec était presque totalement ficelée.

Une entente de principe en vue de cet important réaménagement transformationnel a aussi été conclue avec le syndicat des employés de Longueuil la semaine dernière.

Rencontré mercredi soir, le PDG de Pratt&Whitney Canada, John Saabas, était réticent à commenter cette nouvelle. «Tout n'est pas réglé. On a une entente de principe avec le syndicat, mais elle doit être entérinée par ses membres. Il reste des détails à finaliser dans le montage financier.

«Mais je peux vous dire que Pratt&Whitney investit beaucoup à Montréal et qu'on va continuer de le faire. On veut utiliser davantage les cellules intelligentes dans nos procédés de fabrication. C'est un concept nouveau dans l'aéronautique, et on va être les premiers au monde à l'appliquer sur une base industrielle», a expliqué le PDG.

L'intérêt de John Saabas pour ces nouveaux procédés de fabrication high-tech n'est pas étranger à son cursus. Titulaire d'une maîtrise en génie mécanique, il a décroché par la suite un doctorat en aérodynamique à l'Université McGill.

Les cellules robotiques permettent d'automatiser l'inspection visuelle et la finition de plusieurs pièces de turbines à gaz, telles que les ailettes et les aubes. La robotisation de la production permet évidemment de réaliser des gains de productivité importants qui justifient cet important investissement chez Pratt&Whitney.

«Des initiatives de ce genre sont rendues possibles parce qu'elles sont soutenues par une intense activité de recherche scientifique universitaire. Montréal a un bon réseau de chercheurs universitaires, et il faut souligner le travail qu'ils font pour soutenir l'industrie aéronautique», tient à mentionner le PDG Saabas.