Alors que les discussions s'enveniment entre Air Canada (T.AC.B) et ses syndicats, Héroux-Devtek (T.HRX) s'entend avec un deuxième syndicat.

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Héroux-Devtek a annoncé hier que les 335 syndiqués de son usine de fabrication de trains d'atterrissage de Longueuil avaient voté en faveur d'une nouvelle convention collective. Ces employés sont représentés par les Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA-Québec).

«La stabilité que nous procure cette entente de trois ans permettra à la société de poursuivre ses efforts d'amélioration de la productivité afin de répondre aux défis posés par la vigueur du dollar canadien», a déclaré le directeur des ressources humaines d'Héroux-Devtek, Gilbert Guérin, par voie de communiqué.

La nouvelle convention collective prendra fin le 1er mai 2014.

Il y a un peu moins d'un an, Héroux-Devtek a conclu une entente avec un autre groupe d'employés représentés par les TVA-Québec, soit une centaine d'employés de la division aérostructure de Dorval. Les syndiqués avaient rejeté une première offre et accordé un mandat de grève à leur comité de négociation, mais ils avaient fini par accepter une offre modifiée.

Héroux-Devtek devrait maintenant commencer les négociations avec un troisième et dernier syndicat, affilié à l'Association internationale des machinistes et des travailleurs de l'aérospatiale (AIMTA), qui représente une centaine d'employés de l'usine de trains d'atterrissage de Laval. L'entente actuelle prendra fin le 31 décembre prochain.

Vote annulé chez Air Canada

Les négociations sont plus difficiles du côté d'Air Canada. L'employeur a conclu une entente de principe avec l'Association des pilotes d'Air Canada, mais, devant la grogne des membres, l'association a dû annuler le vote de ratification qui devait commencer vendredi dernier.

«Nous examinons nos options, a déclaré le président du conseil de Montréal de l'association, Daniel Comeau, en entrevue téléphonique avec La Presse Affaires hier. Nous allons voter à un moment donné, mais nous ne savons pas quand, ni si ce sera sur cette entente ou sur une entente modifiée.»

Les 3000 pilotes sont notamment mécontents de voir des changements au régime de retraite, qui passerait d'un régime à prestations déterminées à un régime à cotisations déterminées, et la création possible d'une filiale à bas prix, qui disposerait d'une échelle salariale différente.

«Je ne crois pas que les pilotes veulent glisser là-dedans», a déclaré M. Comeau.

Les négociations ne reprendront qu'à la fin du mois entre Air Canada et ses 3800 agents de vente et de services, représentés par les TCA. Un conciliateur a été nommé pour rapprocher les parties.

«Les discussions achoppent sur les questions salariales et les régimes de retraite», a déclaré le responsable des communications de la section locale 2002 des TCA, Darryl Bink, en entrevue avec La Presse Affaires.

Les négociations sont en cours avec les 6800 agents de bord de l'entreprise, représentés par le Syndicat canadien de la fonction publique, et avec 4000 techniciens d'entretien, représentés par l'AIMTA.

Le fait qu'un certain nombre de techniciens d'entretien seront transférés à Aveos complique le portrait. Aveos est une ancienne filiale d'Air Canada qui vole maintenant de ses propres ailes.

Quel que soit leur syndicat, les salariés n'ont vraiment pas apprécié le fait que le président d'Air Canada, Colin Ronivescu, ait bénéficié d'une augmentation de près de 77% de sa rémunération totale en 2010.

La compagnie ne peut pas crier famine tout en versant des primes exorbitantes, a notamment fait valoir la section local 2002 des TCA.