Un groupe de détenteurs d'obligations émises par General Motors (GM) s'inquiète des risques de faillite du constructeur automobile américain, dans une lettre envoyée dimanche à plusieurs membres de l'administration américaine.

Alors que le gouvernement fédéral exige la réduction des deux tiers de la dette du groupe et pousse à une conversion des obligations du groupe en actions, un cabinet de conseil financier, s'exprimant au nom de porteurs d'obligations, a jugé que rien ne garantissait le succès de l'opération.«Nous sommes préoccupés de ce que l'entreprise soit bien trop confiante quant à un retournement économique à court terme qui permettrait aux ventes automobiles d'atteindre leurs niveaux antérieurs», a-t-il expliqué dans un courrier destiné, entre autres, au secrétaire au Trésor Timothy Geithner.

Secouru par l'État fédéral qui lui a déjà prêté 13,4 milliards de dollars US déjà perçus depuis décembre, General Motors a demandé 16,6 milliards d'aide supplémentaire pour survivre. Il doit en contrepartie présenter avant la fin de mars un plan de restructuration massif, incluant la restructuration de sa dette.

«En fait, nous ne savons pas si un tel plan permettrait de sauver le groupe du dépôt de bilan», soulignent dans leur lettre les détenteurs d'obligations.

Les auditeurs du groupe avaient évoqué début mars la possibilité d'un placement sous le chapitre 11 de la loi américaine des faillites, qui permet à une entreprise en difficultés de se restructurer à l'abri de ses créanciers.

Dans un tel scénario, «les actions échangées contre des obligations pourraient perdre toute valeur», poursuit la lettre, rappelant que «les détenteurs d'obligations de GM ne sont pas une série de banques de Wall Street, beaucoup ont été acquises par des citoyens ordinaires pour financer leur retraite, des frais de scolarité ou autres dépenses critiques».

«Nous restons désireux de jouer un rôle constructif sur la restructuration de GM (...) mais avons l'objectif de voir l'entreprise rebondir», a indiqué le groupe de détenteurs d'obligations, qui a fait part de son regret de n'avoir pas été associé à l'élaboration des plans de survie du constructeur.