Le secteur automobile continue de s'effondrer aux États-Unis avec l'annonce par General Motors (GM), Ford (F), Chrysler et Toyota (TM) de ventes en baisse de 52%, 48%, 44% et 37% respectivement.

General Motors: - 52,9%

Le constructeur automobile américain General Motors a fait état mardi d'une chute de 52,9% de ses ventes aux États-Unis en février, à 127 296 unités contre 270 423 unités un an plus tôt.

Il s'agit de données non ajustées des jours ouvrables. Le recul est plus marqué qu'attendu par le cabinet Edmunds, qui tablait sur un recul de 48,4%, en données non ajustées également.

La direction de GM a souligné qu'il s'agissait du plus mauvais mois de février depuis 1962 et du plus mauvais rythme annuel de ventes depuis 1982.

GM a précisé dans un communiqué que cette chute reflétait la réduction de 75% des volumes de ventes de véhicules par flottes (aux sociétés de locations et aux entreprises), résultant de sa volonté de se concentrer, mois après mois, sur les ventes de détail (via les concessionnaires), qui sont plus rentables.

Les seules ventes de détail du constructeur ont reculé de 43% sur un an, est-il précisé.

Par catégorie, les berlines ont vu leurs ventes reculer de 50% et les véhicules lourds (4x4, pick-up...) de 55%.

GM a préféré souligner une progression de ses ventes de détail entre janvier et février: +23% sur un mois pour les berlines et +6% pour les «crossover», modèles à la carrosserie de 4x4 mais à la motorisation de berline, plus économes en carburant.

Le groupe a aussi indiqué que ses niveaux d'inventaires chez les concessionnaires avaient reculé de 160 000 unités sur un an, à 760 000 véhicules.

«Le marché reste dur et difficile, mais nous voyons des éléments encourageants en termes de volumes et de fréquentation des espaces d'exposition par rapport au mois précédent», a commenté Mark LaNeve, vice-président et responsable des ventes de GM en Amérique du nord.

Ce dernier a souligné que les nouveaux modèles, censés être mieux adaptés à une demande en véhicules économes en carburant et compacts, «s'installent dans le marché».

Le responsable a en outre rappelé que tous les modèles devant être lancés sur la période 2010-2014 seraient des berlines et des «crossovers» (motorisation de berline et carrosserie de 4x4).

GM a maintenu son objectif de production en Amérique du Nord pour le premier trimestre à 380 000 unités, ce qui représente un repli de 57% par rapport à la même période de 2008.

Le groupe a livré ses premières estimations pour le 2e trimestre, visant 550 000 unités, ce qui représente une baisse attendue de 34% sur un an.

Ford: - 48,4%

Le constructeur automobile américain Ford a annoncé mardi un nouvel effondrement de ses ventes aux États-Unis en février, qui a atteint 48,4% avec 99 400 unités vendues contre 192 799 un an plus tôt.

Le groupe n'a pas précisé s'il s'agissait de données ajustées des jours ouvrables ou non. Le mois de février 2009 comptait 24 jours, et celui de février 2008, 25 jours.

A titre de comparaison, le cabinet Edmunds tablait sur des ventes en baisse de 47,5% pour Ford en données ajustées et en recul de 49,6% en données non ajustées.

«Le climat économique et concurrentiel reste difficile», a déclaré le patron des ventes et du marketing, Ken Czubay, cité dans un communiqué.

Ce dernier a ajouté que le constructeur «est déterminé à rester dans la course et à rester concentré pour bâtir les fondations d'une croissance solide» avec ses nouveaux modèles.

Les ventes de berlines de marque Ford, Lincoln et Mercury ont chuté de 40,8% à 34 678 unités, alors que celles de véhicules lourds (4x4 etc) ont chuté de 51,6%, à 61 366 unités.

Les ventes de marque Ford représentent ainsi un total de 96 044 unités, en recul de 48,2% sur un an. Les ventes de la filiale suédoise Volvo ont totalisé 3 356 unités, en chute de 55,3% sur un an.

Ford a annoncé à cette occasion qu'il allait poursuivre la réduction de sa production en Amérique du Nord, avec un objectif de 425 000 unités au deuxième trimestre, soit une baisse prévue de 38% sur un an.

Pour le premier trimestre, Ford a réduit plusieurs fois son objectif de production ces derniers mois, tablant désormais sur 375 000 unités produites, ce qui représente un repli de 46% en un an.

«Un point clé de notre stratégie (...) consiste à aligner notre production à la demande des consommateurs», a défendu Ford dans son communiqué.

Chrysler: - 44%

Le constructeur automobile américain Chrysler a vu ses ventes automobiles aux Etats-Unis chuter de 44% en février, a-t-il rapporté mardi, passant à 84 050 unités écoulées contre 150 093 unités un an plus tôt.

   Il s'agit de données non ajustées des jours ouvrables, et ce recul est moins marqué que les -55% attendus par le cabinet Edmunds.

   

   Par catégorie, Chrysler a vu ses ventes de berlines chuter de 64% à 18.786 unités et celles de véhicules lourds (4x4...) de 34% à 65 264 unités, a indiqué le groupe dans un communiqué.

   Chrysler a souligné que ses seules ventes de détails - c'est à dire en excluant les ventes par flottes à des sociétés de location et à des entreprises - avaient reculé de 26% sur un an, à 66 658 unités, là où «les prévisions pour les ventes de détail de l'ensemble de l'industrie sont attendues en recul de 35%».

   Chrysler, tout comme ses compatriotes Ford et GM, réduit volontairement ses ventes de véhicules par flottes, moins rentables que les ventes de détail. Ce segment a vu ses volumes réduits de 71% sur un an.

   «Nous voyons les chiffres de nos ventes de détail comme une lumière scintillante», a déclaré Jim Press vice-président de Chrysler, dans un communiqué.

   

   Evoquant la dégradation continue de l'économie américaine et l'atonie du crédit à la consommation, ce responsable a jugé que Chrysler «fait des progrès solides» et «poursuit sa restructuration». Toyota: - 37,3%

Le constructeur automobile japonais Toyota a fait état mardi d'une chute de 37,3% de ses ventes de véhicules neufs aux États-Unis en février, à 109 583 unités contre 182 169 unités un an plus tôt.

Ces données sont ajustées des jours ouvrables, est-il précisé dans un communiqué.

Le recul est plus marqué que celui envisagé par le cabinet Edmunds, qui tablait sur -36,3%, en données ajustées.

La division Toyota a vu ses ventes chuter de 37,5%, à 96 475 unités, et la marque haut de gamme Lexus de 35,8% à 13 108 unités.

Pour la division Toyota, la catégorie des berlines affiche un repli de 31,7% des ventes à 58 863 unités et celle des véhicules lourds (4x4, trucks...) une chute de 44,9% à 37 612 unités.