L'agence de notation Standard and Poor's, qui avait privé les États-Unis de leur triple A à l'été 2011, a confirmé vendredi la note actuelle de solvabilité du pays à AA+, invoquant une économie «diversifiée et résiliente».

Dans un communiqué, S&P accorde une perspective «stable» à cette note, expliquant qu'il y a «moins d'une chance sur trois que cette note change durant les deux prochaines années».

L'agence justifie la note AA+, la deuxième meilleure possible, par le fait que «l'économie est diversifiée et résiliente», que sa «politique économique est extrêmement flexible» et par son «statut unique d'émetteur de la principale devise de référence dans le monde», le dollar.

S&P relève toutefois que les atouts de l'économie américaine restent affaiblis par l'«absence de cohésion politique permettant d'adopter des politiques plus audacieuses à moyen terme».

L'agence fait ainsi allusion à la paralysie du Congrès américain, où la majorité républicaine bloque les décisions de l'administration démocrate du président Barack Obama.

En août 2011, S&P avait retiré aux États-Unis son AAA, qui leur permettait en principe d'emprunter sur les marchés au coût minimum, après de longs mois de blocage politique sur le relèvement du plafond de la dette qui menaçait de provoquer un défaut de paiement du pays.

Dans son communiqué, S&P continue d'exprimer son inquiétude sur la niveau «élevé» de la dette publique américaine en dépit de coûts d'emprunts faibles.

La dette publique des États-Unis dépasse actuellement 17 400 milliards de dollars et devrait, selon le Fonds monétaire international, atteindre 105,7% de son produit intérieur brut d'ici à la fin de l'année.

«Même si le fardeau de la dette s'est stabilisé, il va sans doute augmenter d'ici à la fin de la décennie si des mesures ne sont pas prises à moyen terme pour augmenter les recettes ou abaisser les dépenses» publiques, estime l'agence, qui pointe la faible probabilité de parvenir à un consensus politique sur cette question.

À la fin 20013, le débat sur la dette publique s'était déjà heurté à l'opposition entre démocrates et républicains, contraignant l'État fédéral à fermer ses services non-essentiels pendant la première quinzaine du mois d'octobre.

«La stabilité et la prédictibilité du système politique américain et de ses institutions restent élevés mais ont faibli ces dernières années», assure Standard and Poor's, notant que les discussions budgétaires devraient rester «acrimonieuses» à l'approche des élections législatives de novembre et du scrutin présidentiel de 2016.