Le déficit commercial des États-Unis s'est nettement creusé en mai selon des chiffres publiés mardi par le département du Commerce, dépassant la barre des 50 milliards de dollars pour la première fois depuis octobre 2008.

En données corrigées des variations saisonnières, le déficit a atteint 50,2 milliards, contre 43,6 milliards (chiffre révisé) le mois précédent. Les analystes tablaient sur une quasi-stabilité, à 44,0 milliards.

Les importations ont affiché une hausse de 2,6%, principalement provoquée par les achats de pétrole.

Le prix moyen du baril importé a été le plus élevé depuis août 2008, à 108,70 $, et les États-Unis ont augmenté, de 9% par rapport au mois précédent, le volume de brut acheté à l'étranger. Le déficit de la balance des produits pétroliers a été le plus élevé depuis octobre 2008, à 30,4 milliards de dollars.

En dehors des produits pétroliers, la demande américaine de biens étrangers n'a progressé que de 0,5%. Elle a reculé dans les biens de consommation (-2,3%), mais a avancé dans les biens d'équipement (+2,6%) et l'automobile (+4,9%).

Les exportations américaines, qui avaient battu des records en avril, ont baissé de 0,5%. Mais elles restent les deuxièmes les plus élevées dans les annales du ministère, à 174,9 milliards de dollars.

Le record du déficit commercial des États-Unis est encore loin, à 67,4 milliards de dollars en août 2006. Aidée par la croissance des économies émergentes, la première économie mondiale a réussi depuis à faire progresser ses exportations plus rapidement que ses importations.

Le président Barack Obama avait annoncé en janvier 2010 vouloir doubler les exportations américaines en cinq ans, ce qui suppose qu'elles augmentent de près de 15% chaque année en moyenne. Après avoir tenu ce rythme en 2010 (+16,7%), elles le font encore sur les cinq premiers mois de 2011 (+16,3%).

Par pays, des données qui ne sont pas corrigées des variations saisonnières, le déficit s'est creusé avec le premier partenaire commercial, le Canada, à 2,7 milliards de dollars.

Avec le deuxième, la Chine, il a atteint 25,0 milliards sur ce mois, et est résolument parti pour battre cette année son record de 2010.

Avec la zone euro, il s'est également creusé, à 7,6 milliards de dollars, dont 0,9 milliard avec la France, huitième partenaire commercial des États-Unis.