Le financier américain Bernard Madoff, condamné à 150 ans de prison pour la plus grosse escroquerie de l'histoire de Wall Street, est l'idole de ses compagnons de cellule, à qui il a confié qu'il «emmerdait» ses victimes, selon un reportage publié dans la presse américaine.

Dans son édition de lundi, le New York magazine publie un long reportage texte et photo réalisé dans la prison de Butner en Caroline du Nord (sud-est) où l'escroc de 72 ans accomplit sa peine depuis près d'un an.

«Depuis son arrivée dans la prison, Madoff est un objet de fascination pour les détenus», qui ont pris l'habitude de lui raconter comment la télévision parle de lui, écrit le magazine.

Un jour, les prisonniers regardaient l'émission 60 minutes consacrée à celui qui est devenu un symbole des errements de Wall Street. «Bernie, tu leur en as pris pour des millions», lui a dit un de ces détenus. «Non, pour des milliers de millions», a corrigé la vedette.

Parmi ses amis figurent des gros poissons comme le mafioso Carmine Persico, chef du clan Colombo, avec qui Madoff a sympathisé dans la cour de la prison.

Un jour néanmoins, un détenu l'a pris à partie en lui reprochant d'avoir volé 65 milliards de dollars à ses victimes. «J'emmerde mes victimes», lui a répondu Bernard Madoff, suffisamment fort pour que tout le monde l'entende, écrit le magazine. «Je les ai soutenus pendant 20 ans et maintenant j'en ai pris pour 150 ans», aurait-il ajouté.

Manifestement, beaucoup de détenus pensent que la magnat a mis de côté un trésor caché, quelque part dans le monde. «Où tu le caches?», lui a demandé K.C. White, un braqueur de banques reconverti en artiste peintre à la prison de Butner. «Il s'est évaporé», a répondu Madoff.