L'an dernier, Warren Buffett a connu sa pire performance par rapport au marché boursier en une décennie après avoir consacré 26 milliards US à l'achat d'une société de chemins de fer et revu à la baisse ses attentes concernant les rendements de ses investissements.

Le titre de Berkshire Hathaway [[|ticker sym='BRK.A'|]] , la société que M. Buffett dirige à titre de président depuis plus de 40 ans, n'a progressé que de 2,7% à la Bourse de New York en 2009 comparativement à 23% pour l'indice Standard & Poor's 500.

C'est le pire rendement de Berkshire depuis sa dégringolade de 20% en 1999. Toutefois, l'action de Berkshire avait fait mieux que l'indice Standard&Poor's 500 au cours de 15 des 22 dernières années.

M. Buffett, dont les acquisitions et le choix d'actions ont contribué à augmenter de 30 fois la valeur de Berkshire en 20 ans, éprouve plus de difficultés à obtenir cette sorte de rendement au moment où sa société d'Omaha, au Nebraska, prend de l'expansion. L'acquisition de Burlington Northern Santa Fe Corp., annoncée en novembre dernier, n'a pas été «bon marché», a convenu M. Buffett. Cette transaction ajoute un autre secteur d'activité, avec les vols pour clients aisés et les maisons préfabriquées, qui pâtissent lorsque l'économie bat de l'aile.

«Ce n'est pas là le Berkshire de naguère», avance Jeff Matthews, auteur de Pilgrimage to Warren Buffett's Omaha et fondateur du fonds spéculatif Ram Partners. «C'est un protecteur de patrimoine et, on l'espère, de croissance soutenue, mais c'est une sociétés très dépendante de l'économie de manières nouvelles par rapport à ce que l'on a connu dans le passé», ajoute-t-il.

M. Buffett, 79 ans, s'est attiré une renommée mondiale et le surnom d' «Oracle d'Omaha» grâce à ses choix d'actions comme Capital Cities-ABC Inc. dans les années 80 et PetroChina Inc. en 2003, choix qui ont produit des gains de milliards de dollars. Berkshire ne verse pas de dividendes ni ne rachète de ses actions et la principale occupation de M. Buffett consiste à décider où investir les bénéfices tirés d'un portefeuille de valeurs et d'entreprises actives.

En 2008, l'action de Berkshire avait chuté de 32%, ce qui était tout de même moins que le plongeon de 38% du Standard&Poor's 500.

L'acquisition de Burlington Northern, que M. Buffett qualifie «de gros pari» sur l'économie américaine, fournit à Berkshire 37 000 travailleurs et une participation dans une industrie soumise à des réglementations. Berkshire prévoit posséder la société de chemins de fer pendant un siècle et en obtenir un «rendement correct», indiquait M. Buffett au cours d'une entrevue accordée à PBS en novembre dernier.