Le patron de la division de l'aluminium de Rio Tinto s'attend à ce que le «bon sens» prévale en ce qui a trait à l'exemption dont profite le Canada dans le dossier des tarifs américains sur l'aluminium.

Alf Barrios souhaite ainsi que l'administration américaine ne mette pas fin à l'exemption du Canada pour les tarifs sur l'aluminium et l'acier, qui doit expirer le 30 avril. Une prolongation de cette exemption permettrait ultimement de maintenir l'industrie intégrée et la chaîne d'approvisionnement de l'Amérique du Nord, a-t-il estimé.

M. Barrios a fait valoir mardi, lors d'un entretien, que l'industrie canadienne de l'aluminium faisait partie intégrante de la base de fabrication du secteur de la défense du continent.

Il est encore trop tôt pour saisir l'impact mondial des tarifs de 10% sur l'aluminium qu'ont imposés les États-Unis à plusieurs pays, a-t-il ajouté.

Selon lui, il est primordial pour les consommateurs américains d'aluminium d'avoir accès à l'aluminium de grande qualité, à faible empreinte carbone, que produit le Canada avec de l'hydroélectricité propre.

M. Barrios juge qu'un commerce équitable est la meilleure façon de créer de la valeur et il espère que le bon sens prévaudra aussi dans le conflit commercial qui oppose les deux plus grandes économies du monde, soit les États-Unis et la Chine.

Par ailleurs, M. Barrios a indiqué que son entreprise examinait les sanctions américaines annoncées contre le producteur russe Rusal, afin de déterminer leur impact sur l'industrie et de déterminer comment Rio Tinto allait s'y ajuster.

Selon certains médias, Rio Tinto serait parmi les principaux bénéficiaires des mesures annoncées vendredi par l'administration Trump pour punir la Russie de certaines de ses actions, notamment en Syrie, en Ukraine et en Crimée.

Les prix mondiaux de l'aluminium ont grimpé depuis l'annonce des sanctions, qui ont alimenté les inquiétudes au sujet de l'offre.