Les cours du pétrole ont rebondi jeudi à New York, les investisseurs se lançant dans une chasse aux bonnes affaires, réconfortés par la reprise constatée à la Bourse de Shanghai.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en août a gagné 1,13 dollar à 52,78 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après cinq séances consécutives de baisse qui avaient fait chuter les cours de 13% depuis le 30 juin.

À Londres le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a également terminé la séance en hausse, gagnant 1,56 dollar à 58,61 dollars.

«C'est une journée meilleure» que les précédentes, a déclaré Bart Melek, chez TD Securities, invoquant la hausse de quelque 5,76% de la Bourse de Shanghai.

«On espère que le pétrole va continuer à se renforcer un peu tandis que la Chine rétablit la confiance», a-t-il ajouté.

En revanche, ces jours derniers le marché avait chuté parce qu'«on se trouvait dans une situation où on pensait que la demande baissait tandis que l'offre allait se renforcer», avec la conjonction de la crise boursière chinoise, de la crise de la dette grecque, et des pourparlers sur le nucléaire iranien qui pourraient in fine provoquer un afflux de pétrole de la République islamique sur le marché, a expliqué M. Melek.

Dubitatif sur ce rebond, Tim Evans, chez Citi, a noté que «la reprise des cours laisse penser que rien n'a fondamentalement changé depuis les prix plus élevés d'il y a deux semaines».

Mais «à notre avis le marché était surévalué (il y a deux semaines) vu la poursuite des surplus, et l'est encore aujourd'hui», a-t-il ajouté.

En outre, les facteurs de baisse des derniers jours n'ont pas disparu, la plus grande incertitude continuant de régner sur les pourparlers avec l'Iran, à la veille d'une nouvelle date butoir, et sur un éventuel sauvetage financier de la Grèce - tandis que côté américain le ministère de l'Énergie (DoE) a annoncé mercredi que les stocks de brut avaient augmenté pour la deuxième semaine consécutive.

D'autres analystes peinaient également à croire que le rebond de jeudi puisse durer.

Du côté de la demande venue d'Europe, «la peur d'une contagion (de la crise grecque) et de son impact négatif sur l'euro a toujours représenté la plus grosse inquiétude, et elle persiste», a noté Matt Smith, chez ClipperData.

En effet, un affaiblissement de l'euro face au dollar pèse généralement sur les cours, car le brut se négocie en billets verts.

Du côté américain, «il est surprenant que la demande en essence n'ait pas pu garder le niveau élevé de la semaine précédente», selon les chiffres du DoE - «alors qu'après tout la semaine entourant la fête nationale (du 4 juillet) est normalement celle où la demande est la plus forte de la saison estivale des déplacements en voiture», ont souligné les analystes de Commerzbank.

Selon Michael Lynch, chez Strategic Energy and Economic Research, les bas prix du brut encouragent les raffineurs à produire beaucoup d'essence, peut-être plus que les automobilistes ne peuvent en acheter.

Du coup, «je crois que nous allons voir une tendance générale à la baisse durant l'été», a-t-il dit.