Les cours du pétrole ont monté vendredi à New York, le marché oubliant la décision de l'OPEP de maintenir sa production à un haut niveau, ce à quoi il s'attendait de toute façon, pour se concentrer sur des perspectives favorables aux États-Unis.

Le prix du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juillet, qui avait perdu plus de trois dollars lors des deux précédentes séances, a rebondi de 1,13 dollar à 59,13 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a pris 1,28 dollar à 63,31 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

Attentif depuis le début de la semaine au sommet semestriel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) à Vienne, le marché a pris connaissance vendredi de la décision finale du cartel, qui a maintenu en l'état son plafond de production.

Même si elle semble en soi négative pour un marché déjà inquiet de la surabondance d'or noir, «la décision de l'OPEP était sans surprise», comme l'a noté Phil Flynn de Price Futures Group, et les cours y ont résisté avant d'accélérer leur hausse en fin de séance.

Dominée par l'Arabie Saoudite, l'OPEP a jugé que ses «pays membres ont confirmé leur engagement pour un marché du pétrole stable et équilibré» en maintenant leur plafond officiel de production à 30 millions de barils par jour.

«Le statu quo de l'OPEP laisse penser que sa production réelle se maintiendra au-dessus de ce niveau», a jugé Tim Evans de Citi. «Cela veut dire que l'actuel excès d'offre va continuer, même si le marché n'arrive manifestement pas à se concentrer longtemps sur cette surabondance.»

En effet, les cours, qui avaient plongé de plus de moitié entre juin 2014 et janvier dernier, ont rebondi d'une quinzaine de dollars depuis le début du printemps, sans que cela se justifie par une baisse de la production, que ce soit dans l'OPEP ou aux États-Unis.

Emploi encourageant 

Sur le front américain, «ce qui a finalement relancé le marché , c'est le décompte des puits de forage» en activité aux États-Unis, a rapporté M. Flynn.

Ce chiffre, établi comme chaque vendredi par le groupe Baker Hughes, a témoigné d'une baisse de quatre unités, certes limitée, mais rassurante, alors que de nombreux observateurs s'attendent à un rebond après plus de six mois de déclin continu.

«À terme, cela ne pourra qu'avoir un effet sur la production, même si cela ne se passe pas immédiatement», a jugé M. Flynn.

Pour le moment, la production américaine a encore augmenté la semaine dernière et dépasse 9,5 millions de barils par jour selon des chiffres publiés mercredi par le gouvernement américain.

Toutefois, «la production de pétrole de schiste aux États-Unis ne progresse plus aussi rapidement» et «le nouveau déclin des réserves de brut», dont témoignent les chiffres de mercredi, «confirme que la demande américaine reste robuste», même si cette baisse était moins forte que prévu, ont mis en avant les experts de Commerzbank.

Enfin, également aux États-Unis, «la journée a été dominée par les chiffres sur l'emploi américain, qui ont été une bonne surprise», a ajouté M. Flynn, en référence à la création de 280.000 emplois le mois dernier.

Le marché de l'or noir a initialement flanché après ces chiffres, qui ont contribué à renforcer le dollar et en retour à rendre les échanges pétroliers moins attrayants, mais il s'est finalement repris, les investisseurs semblant les interpréter comme un bon signe pour la demande américaine.