Les cours du brut coté à New York et à Londres ont nettement reculé mercredi, plombés par une baisse moins forte que prévu des stocks de brut aux États-Unis, le renforcement du dollar et les inquiétudes sur la demande.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en octobre a perdu 1,08 dollar sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 91,67 dollars, son plus faible niveau en clôture depuis janvier. Il est tombé en cours de séance jusqu'à 91,22 dollars, un prix plus vu depuis mai 2013.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a terminé à 98,04 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 1,12 dollar par rapport à la clôture de mardi, après avoir chuté jusqu'à 97,72 dollars le baril, son niveau le plus faible en séance depuis le 18 avril 2013.

Les acteurs du marché «ont été refroidis par la diminution moins prononcée qu'attendu des réserves de brut» et «la nette augmentation des stocks de produits raffinés», selon Bart Melek de TD Securities.

En effet, les réserves américaines de brut ont diminué de 1 million de barils lors de la semaine achevée le 5 septembre, moins qu'envisagé par les analystes (-1,2 million de barils).

De leur côté, les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont bondi de 4,1 millions de barils, bien plus que la hausse attendue par les experts (+600.000 barils). De même, les réserves d'essence ont grimpé de 2,4 millions de barils alors que les analystes s'attendaient à une stagnation de ces stocks.

Les cours du baril sont aussi fragilisés «par la progression continue du dollar», qui est monté à son plus haut niveau en six ans face au yen mercredi, a souligné Bart Melek. Un renchérissement du billet vert a en effet tendance à rendre moins attractifs les achats de barils libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.

Les investisseurs s'inquiètent aussi de la multiplication des signaux négatifs sur la consommation d'or noir dans le monde.

Dernier en date: l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a légèrement abaissé mercredi, pour le second mois consécutif, sa prévision de hausse de la demande mondiale de brut, dans son rapport mensuel.

Ce nouvel ajustement à la baisse est imputé en partie à une croissance plus faible qu'attendu de l'activité des pays riches de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), notamment dans la zone euro, qualifiée de «fragile».

Parallèlement l'offre de brut ne cesse d'augmenter. En provenance de Libye notamment, où malgré le chaos politique, la production et l'exportation d'or noir reprennent nettement après un an de perturbations.

Mais aussi aux États-Unis, où l'Agence d'information sur l'Énergie a, dans un rapport diffusé mardi soir, «révisé à la hausse ses prévisions de production pour 2015 de 215 000 barils par jour, avec une production totale qui devrait atteindre son plus haut niveau depuis 1970», a souligné Phil Flynn de Price Futures Group.