Une commission du Parlement roumain a rejeté lundi un projet de loi controversé qui devait ouvrir la voie à une mine d'or canadienne à Rosia Montana, un revers pour la compagnie Gabriel Resources (T.GBU), en attente d'un feu vert depuis 14 ans.

Ce vote, qui intervient après deux mois de débats et l'audition de dizaines d'experts, fait suite à un accord intervenu dans la matinée entre les co-présidents de la coalition de centre gauche au pouvoir, USL.

Le dernier mot sur ce projet appartiendra aux deux chambres du Parlement, qui l'examineront dans les semaines qui viennent.

Après avoir plusieurs fois changé d'avis sur la mine voulue par Gabriel Resources, le premier ministre Victor Ponta a déclaré qu'il ne serait «nullement dérangé» par un vote négatif sur ce texte, adopté par son gouvernement fin août.

«Notre position commune est de rejeter ce projet tout en donnant un message clair de soutien aux exploitations minières», a déclaré M. Ponta peu avant le vote de la commission.

Selon lui, le Parlement devra rédiger un texte plus général, s'appliquant au secteur minier dans son ensemble.

La compagnie Rosia Montana Gold Corporation (RMGC), détenue à 80% par Gabriel Resources, prévoit d'exploiter 300 tonnes d'or et 1600 tonnes d'argent à Rosia Montana (centre), en utilisant 12 000 tonnes de cyanure par an.

La société promet des centaines d'emplois et des bénéfices économiques importants pour la Roumanie.

Mais, selon experts et archéologues, cette mine d'or à ciel ouvert appelée à devenir la plus grande d'Europe va entraîner la destruction de quatre montagnes et menace des galeries minières uniques datant de l'époque romaine.

L'adoption par le gouvernement d'un projet de loi déclarant cette mine «projet d'intérêt public exceptionnel» a suscité un mouvement de protestation d'une ampleur sans précédent depuis les années 1990, avec des manifestations rassemblant des dizaines de milliers de personnes à travers le pays.