Les prix du pétrole ont ouvert en baisse à New York lundi, dans un marché inquiet pour la demande, en Chine notamment, et plombé par un net renchérissement du dollar qui pénalisait les achats de brut.

Vers 9h15, le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juin cédait 85 cents à 95,19 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Les cours de l'or noir étaient pénalisés à l'ouverture par des craintes sur la demande pétrolière dans le monde, après la publication au cours du week-end «de données peu brillantes en provenance de la Chine», a noté John Kilduff, de Again Capital.

Le deuxième consommateur mondial en brut a en effet fait part d'un tassement au mois d'avril de la progression des investissements en capital fixe, l'un des principaux moteurs de l'économie du pays et d'un léger rebond de la production industrielle. Ce chiffre est «moins important que prévu», selon M. Kilduff.

D'autre part, les opérateurs s'inquiétaient «des risques pesant sur la demande mondiale en brut» dont a fait état l'OPEP, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) dans un rapport mensuel publié vendredi, ont relevé les experts de Commerzbank.

L'OPEP a révisé en baisse sa prévision de demande mondiale de brut pour 2013, à 89,66 millions de barils par jour (mbj).

Or, l'offre d'or noir reste extrêmement abondante, ce qui contribue à peser sur les prix du pétrole, ont ajouté ces experts, rappelant que les stocks de brut aux États-Unis (premier pays consommateur) s'établissaient à des niveaux records.

L'annonce lundi d'un léger rebond des ventes au détail aux États-Unis en avril, qui a surpris les analystes qui tablaient sur un nouveau recul après une baisse en mars de ces ventes, «n'a apporté que peu de soutien au marché», a estimé par ailleurs M. Kilduff.

En effet, selon lui, ces chiffres étaient de nature à renforcer encore la confiance des marchés financiers dans l'économie américaine et à accentuer le renchérissement, déjà net, du billet vert face aux grandes monnaies mondiales, dont l'euro et le yen.

Or plus le dollar est fort, moins les actifs libellés dans cette monnaie, comme les matières premières, sont attractifs pour les acheteurs munis d'autres devises.