Les cours du pétrole ont clôturé en nette baisse vendredi à New York, l'accélération des embauches aux États-Unis en octobre échouant à rassurer un marché inquiet pour la demande et pénalisé par une hausse du billet vert.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en décembre a chuté de 2,23$ à 84,86$ sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

En début d'échanges, le rapport très attendu sur l'emploi aux États-Unis en octobre a «donné un peu de soutien au marché», selon Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

En effet, s'il montre un taux de chômage en légère hausse, à 7,9%, ce document fait surtout état d'une accélération des embauches dans le pays, avec la création de 171 000 emplois, une statistique nettement supérieure aux attentes et en hausse de 16% par rapport à septembre.

«Ces chiffres vont certainement faire plaisir au président (américain, Barack) Obama, à quatre jours de l'élection présidentielle», a remarqué Matt Smith, de Schneider Electric, «mais sur le plan du marché du pétrole, ils ne suffisent pas à le faire passer en territoire positif».

En effet, «s'il est encourageant, ce rapport a déclenché une hausse du dollar», qui revenait à des niveaux plus vus depuis début octobre face à l'euro, a noté John Kilduff, de Again Capital.

Après une salve d'indicateurs rassurants sur le front de l'emploi et dans le secteur manufacturier publiés cette semaine, la progression des embauches en octobre renforçait l'idée que la reprise américaine reprenait de la vigueur, loin devant le Vieux continent.

En outre, les courtiers sont conscients du fait qu'une partie des «mesures d'assouplissement de la Fed (Réserve fédérale américaine, ndlr) finiront par prendre fin, au fil de l'amélioration de l'économie américaine, et cela pèse sur le marché», a relevé John Kilduff.

Outre la stimulation de la croissance économique, le concours financier énorme fourni par la banque centrale renforce notamment l'attractivité des actifs jugés plus risqués comme les matières premières et l'or noir.