Le plan du gouvernement conservateur pour vendre Énergie atomique du Canada limitée (EACL) pourrait être gravement compromis, selon ce qu'a appris La Presse Canadienne.

Une source a confirmé qu'au moins un des deux enchérisseurs majeurs, l'entreprise Bruce Power, s'était retiré des discussions pour acheter la filière des réacteurs Candu d'EACL, en grande difficulté.

La source a ajouté que le chef de la direction de Bruce Power avait indiqué vendredi à ses employés que la compagnie s'était retirée du processus d'achat. La décision a apparemment été prise lors d'une rencontre du conseil d'administration de la compagnie, jeudi.

Les motifs du retrait de Bruce Power sont toujours nébuleux, mais la source a indiqué qu'il s'agissait d'une question financière. L'entreprise est présentement en processus de renouvellement de son équipement, ce qui a entraîné des dépassements budgétaires importants dans quelques départements.

«Ils ont trois investisseurs majeurs, dont deux ont indiqué qu'ils ne voulaient plus injecter de fonds dans ce projet pour le moment», a expliqué la source.

Le groupe SNC-Lavalin prend également part aux discussions pour acquérir EACL mise en vente par les conservateurs fédéraux en 2009.

Une offre aurait aussi été soumise par l'homme d'affaires de Toronto Andrew Day.

La Société des ingénieurs professionnels, syndicat représentant les scientifiques et les ingénieurs d'EACL, a également envoyé un bulletin à ses membres, vendredi, affirmant qu'elle croyait que les discussions d'Ottawa avec Bruce Power et SNC-Lavalin avaient pris fin.

«Comme vous avez peut-être entendu, des rumeurs circulent cette semaine quant à l'arrêt des négociations entre le gouvernement et le dernier enchérisseur, Bruce Power», écrivait l'organisation.

«Nous avons entendu ces rumeurs de la bouche de plusieurs sources crédibles, et nous croyons qu'elles sont probablement vraies.»

La lettre, signée par l'exécutif du syndicat, indiquait que les représentants était «extrêmement inquiets» de ce nouveau développement.

Les porte-parole du ministre fédéral des Ressources naturelles, Christian Paradis, et de Bruce Power ont refusé de commenter cette affaire, indiquant que le processus de vente était toujours en cours.