Les prix de l'or et de l'argent, qui battaient record sur record depuis septembre, ont interrompu cette semaine leur ascension, pénalisés par un relèvement surprise des taux directeurs en Chine et par des tentative de rebond de la monnaie américaine.

OR

L'or, qui enchaînait les records historiques depuis plus d'un mois, jusqu'à atteindre la semaine dernière le niveau sans précédent de 1387,35$ l'once, a enregistré cette semaine sa première baisse hebdomadaire depuis début septembre, dégringolant de plus de 70$.

Le prix de l'once est descendu vendredi jusqu'à 1315,45$.

Alors que le métal jaune était jusque-là porté par un affaiblissement persistant de la devise américaine, qui renforçait la propension des investisseurs munis d'autres devises à se tourner vers les métaux précieux libellés en dollars, l'or a pâti cette semaine des soubresauts du billet vert.

Le cours de l'or a ainsi perdu près de quarante dollars sur la seule journée de mardi, après l'annonce inattendue de la banque centrale chinoise de relever ses principaux taux.

Cette décision, qui marquait un resserrement de la politique monétaire chinoise susceptible de générer un ralentissement de la deuxième économie mondiale, a fait remonter le dollar, ce qui obérait les métaux précieux.

Des propos du secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, qui a assuré que Washington ne pousserait pas à la baisse sa monnaie, ont également contribué à faire monter le dollar.

La rechute successive du billet vert n'a ensuite pas permis aux cours de l'or d'enrayer leur repli, alors que le marché redoublait de prudence avant un sommet du G20 à Séoul, vendredi et samedi, visant à empêcher toute course aux dépréciations entre les principales monnaies.

«Les perspectives sur l'or restent positives, mais cela n'exclut pas des mouvements de corrections temporaires sur les cours, avec l'apparition de prises de bénéfices dès que le dollar se renforce», commentait Suki Cooper, de de Barclays Capital.

«Cependant, la demande physique, en une saison où la consommation est traditionnellement très solide, tout comme les possibles mesures additionnelles d'assouplissement monétaire (aux États-Unis) devrait créer un environnement favorable au métal jaune», tempérait Mme Cooper.

Pour les analystes de BNP Paribas, «la récente remontée des taux chinois pourrait augmenter les chances d'un compromis lors du G20, mais si un échec devait conclure la rencontre, avec les conséquences sur les politiques monétaires des différents pays, alors cela favoriserait l'or».

Par ailleurs, les mesures que devrait prendre la Réserve fédérale américaine (Fed) pour soutenir l'économie seront attentivement guettées: «si la Fed décevait les attentes du marché, cela accélérerait l'intérêt des investisseurs spéculatifs pour l'or, car cela renforcerait leurs craintes sur la croissance américaine», avertissait-on à la Deutsche Bank.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a fini à 1322,50$ vendredi à la fermeture contre 1367,50$ le vendredi précédent.

ARGENT

L'argent s'est replié dans le sillage de l'or, descendant vendredi jusqu'à 22,83$, renouant avec ses niveaux d'il y a deux semaines.

Le métal gris a terminé à 23,05$ l'once vendredi, contre 24,42$ une semaine auparavant.

PLATINE/PALLADIUM

À l'instar des autres métaux précieux, les platinoïdes se sont également nettement repliés cette semaine, retombant à leurs niveaux de début octobre.

Platine et palladium étaient handicapés par le raffermissement du dollar mais également par la fin d'une grève dans les mines d'Afrique du Sud, premier producteur mondial de platine, qui avait depuis six semaines apporté un soutien significatif aux cours, relevait le cabinet Johnson Matthey.

Sur le London Platinium and Palladium Market, l'once de platine a fini à 1673$ vendredi contre 1691$ vendredi dernier.

L'once de palladium a terminé à 586$ contre 591$, une semaine plus tôt.