Frappée d'un côté par la  baisse de la consommation au Québec et de l'autre par une diminution du prix de l'électricité sur le marché américain, Hydro-Québec rapporte une légère baisse de ses profits au deuxième trimestre.

Les mois d'avril, mai et juin ont rapporté un profit net de 378 millions à la société d'État, en baisse de 3 millions par rapport à la période correspondante de 2009. Les revenus sont restés à peu près stables, à 2,6 milliards. Comme d'habitude, ce n'est pas le PDG d'Hydro-Québec mais la vice-présidente Comptabilité et contrôle, Lise Croteau, qui a rendus publics les résultats du deuxième trimestre.

Après un hiver doux, Hydro a fait face à un printemps anormalement chaud dans son principal marché, le Québec. «Ce qu'on n'a pas vendu au Québec, on l'a exporté», a expliqué Mme Croteau lors d'une conférence téléphonique.

Les exportations ont en effet augmenté substantiellement, mais elles ont été moins payantes pour Hydro parce que le prix de l'électricité reste très bas sur le marché américain. Depuis le début de l'année, Hydro a obtenu un prix moyen de 5,9 cents par kilowattheure exporté, contre 7,6 cents l'an dernier. Il s'agit d'une baisse de 22%.

Sur le marché américain, le prix moyen depuis le début de l'année est de 4,9 cents. Ce prix à pu être bonifié de 1 cent, à 5,9 cents, grâce aux activités de courtage, a précisé Lise Croteau.

Pour les six premiers mois de l'exercice en cours, Hydro affiche un bénéfice net de 1,8 milliard, en hausse de 62 millions sur la même période de 2009. Au premier trimestre de 2010, la période la plus rentable pour Hydro, le bénéfice net avait été de 1,4 milliard, en hausse de 65 millions.

À mi-chemin de l'exercice, la société d'État prévoit être en mesure d'atteindre son objectif de bénéfice net de 2,4 milliards. L'an dernier, le profit net avait été de 3 milliards.

Hydro a dû mettre toute la gomme du côté des exportations pour maintenir ses profits. La consommation au Québec est en baisse de 3,8 milliards de kilowattheures depuis le début de l'année, tandis que les exportations sont en hausse de 5,7 milliards de kilowattheures. Le prix moyen du kilowattheure exporté (5,9 cents) a cependant été inférieur à celui vendu au Québec (7 cents).

Sécheresse

Hydro-Québec fait actuellement face à un autre défi, soit la baisse du niveau d'eau dans ses réservoirs. «Les apports d'eau sont moins importants, comme on a tous pu le constater», s'est contenté de dire Mme Croteau.

Les autres producteurs d'hydroélectricité du Québec, comme Rio Tinto Alcan et Énergie Brookfield, souffrent en raison du peu de neige tombé l'hiver dernier et des faibles pluies du printemps.

Rio Tinto Alcan, qui fabrique une bonne partie de l'électricité dont elle a besoin à ses installations hydroélectriques du Saguenay-Lac-St-Jean, a dû augmenter ses achats auprès d'Hydro-Québec. Énergie Brookfield, de son côté, rapporte une baisse de 40 à 50% de sa production d'électricité au deuxième trimestre en Ontario et au Québec.

La société d'État québécoise pourrait devoir réduire ses exportations si la situation perdure. «C'est une situation qu'on suit de près et on va devoir s'ajuster en conséquence», a indiqué hier sa vice-présidente.