Les prix du baril de pétrole sont montés à plus de 58 dollars jeudi à New York pour la première fois depuis six mois, les investisseurs anticipant une reprise rapide de l'économie mondiale.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juin a terminé à 56,71 dollars, en hausse de 37 cents par rapport à son cours de clôture de mercredi.

Il est monté au début des échanges à 58,57 dollars, son plus haut niveau depuis la fin novembre.

«Comme l'été dernier, les prix montent sans autre raison que le fait qu'ils montent», a commenté Mike Fitzpatrick, de MF Global.

«Le marché du pétrole ne semble pas inquiet des fondamentaux, mais cherche à anticiper la situation économique en se basant sur les signaux qu'envoie la Bourse», a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Les cours sont d'ailleurs retombés quand Wall Street est passée dans le rouge, le baril s'échangeant même brièvement en petite baisse en fin des échanges.

«Si le marché de l'énergie ne se préoccupait que de l'offre et de la demande, il serait en baisse importante», a estimé Phil Flynn, d'Alaron Trading. Mais «le marché a fixé son attention sur les perspectives d'une reprise de l'économie mondiale bien plus rapide que ce qu'on pensait, avec en toile de fond des politiques inflationnistes menées par les banques centrales», a-t-il ajouté.

Les investisseurs craignent que les sommes massives injectés dans l'économie par les pouvoirs publics ne se traduisent par une forte inflation au moment où l'activité cessera de se contracter, ce qui les incite à placer leur argent dans les matières premières pour se protéger contre la hausse des prix.

Les espoirs de reprise économique ont été alimentés jeudi par un nouvel indicateur meilleur qu'attendu aux Etats-Unis, où les nouvelles inscriptions au chômage ont chuté de manière inattendue la semaine dernière.