Des défis, les entrepreneurs et les gestionnaires en rencontrent tous les jours. La Presse vous propose une série d'articles présentant des difficultés et des solutions inspirantes adoptées par des gens sur le terrain. Cette semaine: comment créer un horaire d'été adapté à l'organisation et satisfaisant pour les employés?

Un peu plus de la moitié des entreprises créent des horaires de travail d'été, d'après un récent sondage réalisé auprès des membres de l'Ordre des conseillers en ressources humaines agréés (CRHA) du Québec. Voici quelques avantages liés au réaménagement des heures de boulot au cours de la saison estivale et quelques trucs pour vous aider à cibler la bonne formule pour vous.

Faciliter la conciliation travail-vie personnelle

«De plus en plus d'organisations créent des horaires de travail d'été et d'ailleurs, on ne se surprend plus de voir un bureau fermé le vendredi après-midi l'été, contrairement à il y a 15 ans, où c'était même mal vu à la limite», note Florent Francoeur, président-directeur général de l'Ordre des CRHA.

On remarque une sorte d'effet d'entraînement: puisque tout le monde le fait, faisons-le nous aussi!

Le réaménagement des heures de travail l'été satisfait la grande majorité des employés, d'après le même sondage.

«L'horaire d'été permet une meilleure conciliation travail-vie personnelle, affirme Florent Francoeur. Par exemple, les employés peuvent faire leurs courses le vendredi après-midi, puis profiter de leurs deux jours complets de congé. De plus, offrir cette flexibilité n'entraîne pas de coûts supplémentaires pour l'employeur.»

«Réaménagement» ne signifie pas «réduction»

Contrairement à ce que plusieurs peuvent penser, le réaménagement de l'horaire l'été ne signifie pas nécessairement qu'on réduit le temps de travail.

«En fait, rarement diminue-t-on les heures, affirme M. Francoeur. Généralement, les employés commencent à travailler plus tôt tous les matins pour compenser. C'est souvent assez facile à réaliser d'ailleurs parce que l'été, on perd moins de temps dans la circulation.»

L'Ordre des CRHA a adopté cette formule: les employés commencent 30 minutes plus tôt chaque matin d'été pour être en congé le vendredi après-midi.

À l'organisation de coopération internationale Oxfam Québec, à la demande des employés, le syndicat a négocié, il y a plusieurs années, l'élimination des pauses pour obtenir les vendredis après-midi de congé pendant l'été.

Évaluer l'impact sur le service à la clientèle

La formule le plus souvent adoptée par les employeurs est de libérer les employés le vendredi après-midi. C'était le cas de plus de 40% des répondants au sondage qui bénéficient d'un horaire d'été. Toutefois, différents aménagements peuvent être envisagés. Par exemple, certaines entreprises ferment à 15 h le vendredi. Sur le site internet de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, on peut lire que, pour la saison estivale, le siège social est ouvert du lundi au vendredi de 8 h 30 à 16 h 30 plutôt que de 9 h à 17 h

«La meilleure formule est celle qui ne pénalisera pas la clientèle et qui accommodera une majorité de travailleurs», explique Florent Francoeur.

Mais, l'horaire d'été n'est pas bien accepté partout.

«C'est moins bien accepté dans les autres provinces canadiennes et aux États-Unis, où ce n'est pas du tout dans la culture des entreprises», précise M. Francoeur.

Parfois, des compromis s'imposent. «Par exemple, nous maintenons le service de réceptionniste, indique le PDG de l'Ordre des CRHA. Dans certaines entreprises, le personnel administratif a congé le vendredi après-midi, mais les gens dans l'usine travaillent. L'horaire d'été n'est pas possible pour tous les types d'employés ni pour tous les types d'organisations.»

Encourager chacun à en profiter

Une fois la formule établie, Florent Francoeur conseille de l'imposer à tous. «Sinon, ça devient ingérable!», s'exclame-t-il.

Il faut aussi, d'après lui, encourager les employés les plus zélés à décrocher du boulot pour profiter de ce moment de répit.

«L'horaire d'été améliore le climat de travail parce que c'est quelque chose de vécu collectivement, donc tout le monde doit participer, affirme-t-il. Les travailleurs ont le droit de profiter de ce nouvel aménagement, et il faut les encourager à le faire.»

Dans certaines organisations, toutefois, tout n'est pas toujours aussi tranché au couteau.

«Nous avons des horaires plutôt atypiques, indique Justine Lesage, d'Oxfam Québec. La réception est fermée le vendredi après-midi l'été, mais quelle que soit l'heure de la journée, il y a pratiquement tout le temps quelqu'un au bureau! Les employés sont très mobilisés. Si un dossier doit être terminé ou si une crise humanitaire éclate, je travaillerai même si c'est vendredi après-midi!»