Le programme de stage Classes Affaires est à la recherche de 2000 mentors prêts à accueillir durant l'été des jeunes de troisième et quatrième secondaire au sein de leur organisation afin de leur faire découvrir leur profession.

Créé par la chambre de commerce du Montréal contemporain et la Ville de Montréal, MR3 Relève Montréal est l'organisme derrière le programme de stage d'exploration de carrière Classes Affaires. Mis sur pied en 2001, Classes Affaires a permis depuis sa création à 9000 jeunes de 14 à 17 ans d'effectuer un stage estival d'une semaine dans plus de 750 milieux.

Classes Affaires se veut d'abord une façon d'encourager la persévérance scolaire et d'aider les jeunes à faire un choix professionnel éclairé. «Les jeunes méconnaissent les secteurs d'avenir. C'est aussi important, avant de faire un choix d'études postsecondaires, de connaître les tenants et aboutissants de chaque métier», croit la directrice générale de MR3 Montréal Relève, Marie-Élaine Normandeau.

Cette année, 21 écoles secondaires publiques de l'île de Montréal participent au programme et offrent aux jeunes la chance de découvrir 19 secteurs d'activités, de la santé en passant par l'environnement, le génie ou les transports.

Classe Affaires recherche activement quelque 2000 mentors pour accueillir ces jeunes au sein de leurs entreprises: «Chaque année, nous avons environ 1500 jeunes qui sont motivés et préparés pour aller en stage; en contrepartie, nous ne générons qu'environ 1000 offres de stage. On ne réussit pas à répondre à la demande», constate Mme Normandeau.

Une expérience motivante

Le programme semble apprécié des élèves: en 2011, 87% des participants ont trouvé que leur expérience les avait aidés dans leur réflexion de choix de carrière et 96% recommanderaient à leurs amis d'y participer.

L'expérience est aussi motivante pour les mentors, qui ont la chance de faire découvrir leur profession à un jeune qui deviendra peut-être, dans quelques années, la relève tant espérée.

Cependant, plusieurs adultes craignent de manquer de temps pour bien encadrer l'élève. «La tâche est demandante, admet la directrice générale. Mais on essaie de convaincre les organisations que c'est une plus-value, car la planification de leur relève doit commencer dès le secondaire.» Le programme se veut aussi le plus souple possible: l'élève peut faire son stage au sein d'une organisation, d'un hôpital par exemple, et y découvrir plusieurs professions, ou alors visiter plusieurs entreprises d'un même secteur, comme l'aérospatiale.

Érick Riendeau, pompier éducateur au Service des incendies de Montréal, a accueilli avec un autre collègue 10 jeunes l'été dernier. Pour le jeune homme de 30 ans, l'expérience de mentorat s'est révélée enrichissante. «De pouvoir rencontrer des jeunes et de leur montrer ce qu'on aime le plus, ça a été une super belle expérience! Ces jeunes sont l'avenir du Québec et c'est en quelque sorte notre devoir», croit-il.

Du rêve à la réalité

Ce ne sont pas tous les jeunes qui confirment leur choix de carrière au cours du stage, et c'est tant mieux, croit M. Riendeau: «C'est fantastique pour les jeunes, car ça leur permet de voir si un métier les intéresse vraiment.» Ainsi, parmi ses 10 stagiaires, trois ont confirmé leur désir de devenir pompier, quatre se sont dits incertains et trois ont réalisé que ce n'était pas ce qu'ils voulaient faire dans la vie.

Elvis Nguyen a vécu lui aussi une prise de conscience en effectuant un stage en informatique chez CGI lorsqu'il était en troisième secondaire à l'école Georges-Vanier. Envisageant une carrière de programmeur informatique, il s'est rendu compte qu'il avait besoin de plus d'action et de variété.

«J'avais une idée préconçue et ça m'a permis de voir concrètement que l'informatique n'était pas ce que je recherchais. Ce stage m'a probablement évité deux ans et même cinq ans d'études pour rien», remarque le jeune homme de 24 ans qui a étudié à HEC Montréal en administration des affaires et travaille aujourd'hui chez L'Oréal Canada à titre d'analyste en logistique.