Le détaillant à succès Dollarama (T.DOL) vendra à partir du mois d'août des articles à 2,50$ et 3$. Cette décision se veut la suite de la stratégie à prix multiples lancée en 2009 qui permet à la chaîne d'offrir une gamme étendue de produits à sa clientèle tout en se distinguant de son concurrent Dollar Tree, actuellement en expansion au Canada.

«Cette stratégie est purement et simplement un levier de croissance», a soutenu Stéphane Gonthier, chef de l'exploitation, dans un point de presse qui a suivi l'assemblée annuelle des actionnaires à l'hôtel Ruby's Foo's, à Montréal. La stratégie à prix multiples donne toujours des résultats tant au niveau des ventes qu'au niveau des profits.»

M. Gonthier a dit ne pas craindre d'empiéter dans les plates-bandes des Wal-Mart de ce monde avec ces nouveaux articles à prix plus élevés.

Actuellement, les ventes se divisent moitié-moitié entre les produits vendus à 1$ ou moins et ceux vendus à plus de 1$. L'introduction des articles à plus de 2$ se fera tout en douceur, a assuré, pour sa part, Larry Rossy, président du conseil et chef de la direction.

L'assemblée des actionnaires s'est passée dans la bonne humeur. Et pour cause. Mille dollars investis dans DOL au moment de son lancement en Bourse, le 9 octobre 2009, valaient 2433,10$ à la fin de janvier 2012, après 27 mois. La belle histoire boursière se poursuit en 2012. L'action de Dollarama est en hausse de 90% depuis un an.

Dollarama rachète de ses actions

À 60$ l'action, le titre se vend à 23 fois les profits de 2013, à prime comparativement à ses concurrents américains.

La société a annoncé hier un programme de rachat d'actions d'un maximum de 3,5% de ses actions en circulation cette année, soit 2 583 264 actions. Neil Linsdell, analyste chez Versant Partners, doute que Dollarama rachète de ses actions aux multiples actuels.

Questionné sur la pertinence de racheter ses actions au moment où elles se vendent à prime, le chef de la direction financière, Michael Ross, a plaidé pour une utilisation équilibrée des fonds excédentaires, entre le financement de la croissance de l'entreprise, le versement de dividendes et le rachat d'actions. La société a relevé de 2 cents, à 11 cents son dividende trimestriel en avril.

«Le rachat d'actions nous donne plus de flexibilité pour redonner de la valeur à nos actionnaires. Comme on est une entreprise en croissance, on s'attend à ce que l'action continue à augmenter dans l'avenir. Cependant, le programme dure 12 mois et il n'y a pas de rachat automatique de nos actions», a-t-il précisé.

Si Dollarama rachète le maximum prévu, l'impact sur le bénéfice par action sera 6 cents, estime Jim Durran, analyste chez Barclays.

Le détaillant aux couleurs jaune et vert a une dette de 272 millions de dollars au 29 avril 2012, ou 187 millions, une fois soustraites l'encaisse et la quasi-encaisse.

Résultats festifs

Les résultats du premier trimestre de 2013 ont contribué à la fête. Les marges s'améliorent, à 36,3%. Les profits battent les attentes des analystes. Les ventes de magasins comparables avancent de 8,1%. Dollarama a ajouté 52 magasins au cours de son année financière qui s'est terminée le 29 janvier. Un nouveau magasin se paie en moins de deux ans. Le détaillant souhaite en ouvrir de 50 à 60 de plus dans le présent exercice: 40% en Ontario, 35% dans l'Ouest et le reste au Québec et dans les Maritimes.

Les infrastructures d'entreposage et de distribution, concentrées dans la région de Montréal, sont suffisantes pour satisfaire plus de 900 magasins. On en dénombre actuellement 721.