Le dépanneur Couche-Tard (T.ATD.B) de la rue Saint-Denis faisait partie d'une liste de dépanneurs à fermer pour cause de non-rentabilité dès 2010, a dit, hier, le procureur de Couche-Tard devant la Commission des relations du travail (CRT). Un ex-employé qui témoignait soutenait qu'au contraire l'établissement allait bien au point qu'il était passé dans une catégorie supérieure et que sa gérante avait gagné un voyage comme récompense pour la bonne performance du magasin.

Le dépanneur de la rue Saint-Denis, coin Beaubien, a été fermé en avril 2011 après que ses employés eurent déposé une requête en accréditation syndicale.

La Commission doit décider du sort de trois plaintes déposées par le syndicat affilié à la CSN à l'endroit de Couche-Tard et de son patron, Alain Bouchard, pour entrave, intimidation et menaces à la formation d'un syndicat.

Ces plaintes font référence à une vidéo interne dans laquelle M. Bouchard mettait ses employés en garde contre les conséquences négatives de la syndicalisation. Les autres plaintes portent sur la fermeture des dépanneurs Saint-Denis et Jean-Talon, deux établissements syndiqués. Le plaignant avance que ces fermetures ont été motivées par des sentiments antisyndicaux. L'employeur rétorque que la non-rentabilité des dépanneurs est la cause de leur fermeture.

Rentable ou non?

«Saviez-vous que le dépanneur de Saint-Denis payait l'un des loyers les plus élevés à Montréal?», a demandé Me André Sasseville au témoin Laurent Gagné-Plamondon. Ce dernier n'en avait pas idée. Me Sasseville a ensuite fait dire au témoin que le dépanneur de Saint-Denis ne disposait pas de pompes à essence. «Saviez-vous que Couche-Tard n'a ouvert aucun dépanneur sans pompe à essence depuis 2008?», a dit Me Sasseville, laissant entendre que la rentabilité n'était peut-être pas au rendez-vous.

Par la suite, M. De Gagné-Plamondon, 24 ans, a dit dans son témoignage que sa gérante, Angie Riopel, avait gagné un voyage à l'automne 2010 en guise de récompense pour la bonne performance de son dépanneur, au chapitre des ventes et des coûts. Toujours selon le témoin, le dépanneur avait amélioré son statut après avril 2009, passant de la catégorie D à la catégorie C, après l'augmentation du volume des ventes à la suite de la fermeture du comptoir à beignes Dunkin Donuts. L'espace rendu disponible avait été récupéré par le dépanneur.

M. De Gagné-Plamondon a travaillé chez Couche-Tard de 2006 à 2011. Il a d'abord travaillé au dépanneur Couche-Tard du boulevard Saint-Laurent, coin Bellechasse.